Michel Peyramaure, "Le Château de la chimère"
M'inviter dans la vie privée des grands écrivains m’a toujours plu. Dans ce joli roman tout simple, plutôt bien écrit, Michel Peyramaure nous invite au château de Nohan, où vit la baronne Aurore Dudevant, plus connue sous son nom de plume : George Sand. Marie, elle, a 15 ans lorsqu’elle est embauchée comme servante au château de Nohant, grâce à l’intervention de sa cousine Noémie. D’abord effrayée puis intriguée et enfin profondément unie à "Madame", la narratrice passera finalement 40 années au service de l’écrivain. George Sand, à 40 ans bien sonnés, est une femme au caractère bien trempé, attachée à la terre, qui fume et jure comme un homme. Quelle personnalité captivante ! Au fil des pages, nous croisons aussi de beaux esprits, comme Alexandre Dumas Fils et Gustave Flaubert, auxquels la baronne lettrée était très attachée, appelant Dumas "mon cher fils" et Flaubert "mon vieux troubadour".
Quel bonheur ! On a en effet trop souvent l’impression que les gens de lettres se résument à de grands noms intouchables ou à des titres d’ouvrages poussiéreux : n’oublions pas qu’ils ont vécu, aimé, dévoré, ri, comme nous, humains avant nous, avant tout. Une façon bien tendre de rencontrer une femme hors du commun.
Victor Hugo, absent lui aussi, avait confié à son ami Paul Meurice le soin de lire son message : Je pleure une morte et je salue une immortelle. George Sand était une idée. Elle est hors de la chair, la voilà libre. Elle est morte, la voilà vivante…
278 pages