C'est Milly qui a d'abord évoqué ce délicieux récit historico-romantique dont le titre original, "The wingless bird", sonne bien mieux que son insipide traduction et fait référence à une citation de Lord Byron : "L'amitié, c'est l'amour sans ses ailes". En effet, l'histoire de l'héroïne est la conjonction d'un tendre mariage et d'une passion voilée : cette histoire, celle d'Agnès dite Aggie, s'étend de 1913 à 1949 et m'a captivée.
A 22 ans, à Newcastle, Agnès dirige la confiserie familiale à la place de son père, parent violent et mari infidèle qui profite de la générosité de sa fille aînée. Mais elle sait que la vraie vie est ailleurs. En voyant Jessie, sa jeune sœur, enceinte et amoureuse de Robbie, un gentil voyou prêt à tout pour épouser sa dulcinée, Agnès rêve à son tour d'une grande passion. Par chance, sa rencontre avec les riches frères Farrier bouleverse son morne quotidien. Charles se déclare rapidement et, bravant l'opposition familiale, demande Agnès en mariage, sans se douter que son frère Reginald est lui aussi amoureux de la jeune femme. Le bonheur est chose fragile : la vengeance, la maladie frappent, et puis la guerre !
Agnès évolue de manière très intéressante : manipulée par son père au début, elle apprend à s'affirmer, toujours avec élégance, et fera des choix difficiles. J'ai aussi aimé les trois milieux évoqués dans ce livre : une famille de bandits plutôt chaleureuse ; des ouvriers fabriquant de savoureux bonbons ou de ravissants chapeaux, comme les trois sœurs modistes dans l'échoppe voisine ; des membres de la gentry anglaise vivant dans un confortable château.
Pour finir, de nombreux passages se situent à Noël, avec de délicates souris en sucre emballées avec soin dans du papier de soie, des chocolats fondants pour les petits gourmands et de grands feux de cheminée... Un bonheur !
317 pages