Louise Penny, "Nature morte" (1)

L'inspecteur-chef Armand Gamache, de la Sûreté du Québec, la cinquantaine, profondément humain et fort de ses convictions, est appelé dans le petit village de Three Pines, où l'on parle aussi bien l'anglais que la langue de Molière. En ce frais matin d'automne, on vient en effet de retrouver le corps de Miss Jane Neal, une adorable octogénaire potelée, aimée de tous et artiste à ses heures. Tuée non loin du parc de Three Pines. Vraisemblablement, une flèche lui a traversé le cœur. Gamache, son assistant Jean-Guy Beauvoir et toute leur équipe vont donc mener l'enquête.
Pour ce faire, il va leur falloir quitter momentanément Montréal et s'installer dans le confortable gîte touristique tenu par Gabri, le compagnon d'Olivier, qui propose, lui, de délicieux sandwiches dans son bistro. Sur place, ils rencontreront aussi les peintres Clara et Peter, l'acariâtre poétesse Ruth, l'insaisissable Ben et l'exubérante Myrna. Entre autres...

Au-delà de la dimension policière, ce qui m'a vraiment conquise dans cette première aventure d'Armand Gamache (plusieurs titres sont disponibles dans cette série), c'est surtout l'atmosphère qui règne entre ces pages : des personnages tous plus attachants les uns que les autres ; et puis Thanksgiving et ses dindes rôties, des citrouilles sculptées, des feuilles rousses, les premiers flocons, du cidre chaud siroté près de la cheminée du pub, quelques promenades en forêt... La bourgade de Three Pines semble adopter le lecteur, exactement comme elle séduit Gamache. 

Les dialogues, eux aussi, sont une réussite ; de même que la construction du récit, tout en scènes imbriquées et flashbacks savamment pensés.
Enfin, le personnage de l'enquêteur m'a infiniment plu : réfléchi, posé, plein de finesse et de douceur.

Au sommet de la colline, Armand Gamache arrêta la voiture et en sortit. Il regarda les toits des maisons et imagina, en dessous, les gens bons, gentils et imparfaits qui se débattaient avec leur vie. Des gens promenaient leurs chiens, ramassaient les feuilles d'automne qui chutaient inlassablement, tentaient de devancer la neige qui tombait doucement. Ils allaient faire leurs courses au magasin général de M. Béliveau et acheter des baguettes à la boulangerie de Sarah. Olivier, debout dans l'encadrement de la porte du bistro, secouait une nappe.

Un coup de cœur de saison déniché chez Yueyin, traduit de l'anglais, et qui m'incite vivement à lire les autres ouvrages de Louise Penny. Le billet de Julie.
308 pages

Comments

[Chicky Poo]

Sur tes conseils à propos du tome 8, j'avais trouvé le tome 1 d'occasion en Belgique en octobre dernier et je viens de finir de le lire. J'ai beaucoup aimé alors je te remercie pour la découverte ! :)