Sarah Cohen-Scali, "Douée pour le silence"
Lu pour l'école (donc hors PAL), ce récit autobiographique n'a pourtant pas manqué de me plaire. S. Cohen-Scali, écrivain jeunesse, y raconte, dans un style percutant (langage brut, parfois grossier, résolument réaliste) ses souvenirs d'enfance dans les années 60, ses années collège la décennie d'après, dans une école pour filles, puis le lycée, toujours entourée de nanas, jusqu'à la prépa philo à Louis le Grand. Son problème ? Elle était alors incapable de clamer ses choix haut et fort, d'exprimer librement ses opinions et ses sentiments. Trois rencontres décisives, ou plutôt 4 si on ajoute sa rencontre avec le monde du théâtre, vont pourtant l'aider à devenir plus sûre d'elle, plus belle, plus solide.
Je suis amoureuse de ce prof : il est évident que je ne peux pas le lui dire, et j'ai assez de lucidité pour savoir que je ne serai jamais payée de retour. Cependant je suis aussi amoureuse des mots, des phrases, des textes, j'aime le noir sur le blanc. J'aime lire. Et pas seulement à voix basse - moi qui suis incapable de parler, de hausser le ton !
On évoque "Le cercle des poètes disparus", "Jurassic Park", Shakespeare, Rimbaud revient souvent : un ouvrage un peu déroutant (voir la scène de l'exhibitionniste), un peu décalé, mais finalement touchant. Le format et la typographie eux-mêmes sont particuliers : grande écriture aérée, peu de texte sur la page, passages en gras, en rouge, et au bout du compte, c'est plutôt agréable.
152 pages