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Le tout premier pixel de ce cottage-ranch-refuge a été posé en septembre 2009 (avant ça, je bloguais "en secret" ;-p). J'espère que vous vous sentirez bien dans ma seconde maison, un terrier de clics et qu'on croque, où collectionner coups de coeur et jolis souvenirs...

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20 mai 2014

Sheila Kohler, "Quand j'étais Jane Eyre"

En musique : "Wuthering Heights" (Kate Bush) / "Love over & over" (the McGarrigles).

Sans titre 6

C'est Milly qui nous a d'abord parlé de ce roman très tentant. Voici aujourd'hui le bilan d'une lecture commune avec L'Or : son billet se trouve ici.

L'histoire commence à Manchester en 1846, alors que le patriarche Patrick Brontë, pasteur, a dû subir une opération pour recouvrer la vue. Durant sa convalescence, il se trouve seul avec celle qui est désormais sa fille aînée (la mort ayant déjà commencé à s'acharner sur la famille) : Charlotte. C'est pendant ces semaines sombres et silencieuses que celle-ci entreprend d'écrire son chef d'œuvre, Jane Eyre.

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On nous raconte ensuite le retour au presbytère de Haworth, entouré de tombes, dans ce Yorkshire tempétueux qui a vu grandir les Brontë. Emily, Anne et Charlotte envoient leurs manuscrits à de nombreux éditeurs, attendent leurs réactions, s'occupent de leur méprisable frère Branwell, fou, drogué et alcoolique, revivent leurs années d'apprentissage, leurs premiers battements de cœur mais aussi les souffrances et les injustices qu'elles ont endurées quand elles étaient gouvernantes. Le présent se lie au passé...

Voilà un livre sobre, sombre et lucide sur la création littéraire et le dévouement. Le choix du point de vue omniscient m'a bien plu. On entre tour à tour dans les pensées de chaque protagoniste : l'infirmière de Manchester, Charlotte qui puise son inspiration dans sa propre expérience et tente de se racheter à travers l'écriture, Anne l'optimiste, Emily au caractère entier. Mais les passages qui m'ont le plus marquée sont les idées et les souvenirs du père de Charlotte, le vicaire Patrick Brontë, parti d'Irlande à 22 ans pour devenir curé.

Il repense à ce que les enfants lui rapportaient de leurs promenades dans la lande, la petite Emily se précipitant dans son bureau, sentant le vent et la nature, avec une plume de vanneau, une motte de mousse. Un cadeau lui rappelant un poème qu'il a écrit :  Sweet Philomel and cooing dove. The milkwhite thorn, the leafy spray. Pas un mauvais vers.

J'ai aimé connaître ces trois femmes fortes et si fragiles à la fois, rassemblées autour de leur père (et non, je ne me suis certainement pas réconciliée avec Branwell via cet ouvrage). J'ai aimé découvrir les étapes et les sources d'une œuvre-clé de la littérature anglaise, repartir à Edimbourg le temps d'un voyage de quelques pages et, étrangement, sentir l'ambiance lourde et humide de cette fausse autobiographie romancée, forcément tragique. 
Bizarrement, alors que je croyais n'avoir que partiellement apprécié ce "docu-roman", plus de trois semaines après, je me rends compte qu'il m'a vraiment portée à travers ses ombres et que j'ai finalement profondément aimé son goût doux-amer.

Ecrire soigne-t-il jamais les peines de cœur, la tristesse ?

CathuluMiss Alfie et Cachou l'ont également chroniqué. Yueyin et Soukee l'ont lu, depuis. Un grand merci à L'Or pour avoir partagé cette lecture !
234 pages

NB - J'ai découvert Jane Eyre en juin 2010, pendant que mes lycéens de l'époque révisaient le bac de français chez eux et me laissaient de longues plages libres dans la salle des profs ! ^_^ Ce fut un coup de coeur. En revanche, je me souviens avoir été très déçue par ce texte de Jasper Fforde, qui m'avait franchement déroutée mais ne m'avait absolument pas convaincue (alors que tant d'autres ont adoré) : les goûts et les couleurs...

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