Colum McCann, "Zoli"

  

De cet auteur irlandais, je veux lire depuis un moment Transatlantic, mais comme il n'est jamais disponible à la médiathèque, une collègue m'a fait découvrir un autre de ses ouvrages : voici Zoli.

Élevée par son grand-père après que sa famille s'est fait assassiner, Zoli a appris à lire et à écrire, contrairement à la plupart des tziganes. Ce roman raconte sa vie de poétesse et chanteuse, des années 1930 à 2003, à travers l'Europe, de la Tchécoslovaquie à Paris, en passant par l'Italie et l'Autriche. C'est aussi le destin de tout un peuple qui fut rejeté pendant la Seconde Guerre Mondiale, puis qu'on a voulu assimiler, aspirer de force et loger dans des tours, aux temps du communisme, avant de l'écarter à nouveau. La fascinante et passionnée Zoli, fidèle aux traditions rom, fut la voix de ce peuple, avant d'être bannie parce qu'elle se rapprochait trop de ceux qui volaient l'identité tzigane.

Eh bien, voilà un roman-énigme dont la chronologie et le jeu des points de vue n'ont pas toujours été faciles à suivre. Par ailleurs, après avoir été saisie par le style plein de sous-entendus, assez heurté, brutal, j'ai fini par avoir l'impression de ne pas être "accueillie" par ce livre. Comme une sensation de froid, vous voyez ?

Il faut pas mal de force pour déblayer la neige chez soi. Pas celle sur le chemin du moulin, ni celle qui recouvre la vallée, ni les tas repoussés sur les bords de la route. Ni le village tout blanc, ni les plaques de verglas dans les hauteurs des Dolomites. Non, celle qui demande le plus d'effort est celle qu'on a en soi.

Par contre, j'ai apprécié l'atmosphère mystique créée par les feux de camps, l'arrivée de la première radio, les roulottes ancestrales, les harpes et les chevaux adorés. Un monde qui m'est peu familier et qui a quelque chose d'exotique et d'intimidant, avec ses croyances, ses codes, ses châtiments. Au bout du compte, un entrelacs d'histoires d'amour et de liberté, un parcours intéressant semé de choses terribles, un livre déroutant inspiré d'une histoire vraie, mais le regret d'être restée en quelque sorte sur le pas de la page...
Merci à Chantal pour la découverte ! ^_^
341 pages