Peter May, "L'homme de Lewis" (2)
Aujourd'hui, côté Kiltissime, c'est le jour du polar ! Alors, coucou le revoilou : le "May-tre" Peter May.
Quel plaisir de repartir sur l'île de Lewis aux côtés de Fin Macleod !
A présent divorcé et ayant démissionné de la police d'Edimbourg, notre héros bourru retourne pour de bon sur sa terre natale. Il plante sa tente à quelques dizaines de mètres seulement de la maison de Marsaili, son amour de jeunesse, et décide de retaper la vieille maison de ses parents qui domine les falaises. C'est donc sous sa toile qu'il s'apprête à passer l'automne-hiver qui arrive...
Il retrouve l'inspecteur Gunn, son allié dans le premier tome, qui lui parle d'une étrange affaire. Voilà qu'un nouveau cadavre est retrouvé sur l'île : cette fois, il s'agit d'un jeune homme poignardé et à la gorge tranchée, enterré et impeccablement conservé dans l'acidité d'une tourbière... depuis plus de 50 ans ! Un tatouage, un motif imprimé sur la peau, une plaque métallique dans la tête : ça ne fait pas beaucoup d'indices...
Dans le même temps, le pauvre Tormod, le père de Marsaili, rongé par la maladie d'Alzheimer, devient de plus en plus incohérent : présent et passé se mélangent sans cesse dans son esprit et la situation est très dure à vivre pour sa famille. Mais peut-être est-ce justement dans le passé de Tormod Macdonald qu'il faut chercher l'identité et le destin du mystérieux "homme de Lewis"...
Peter May est décidément un auteur brillant, qui n'a pas son pareil pour nous emmener dans son monde : un bout de terre gris et torturé, une énigme époustouflante tissant les souvenirs, l'actualité, les faits historiques (la tristesse des orphelinats et des institutions pour enfants perdus ; les pulls tricotés sur l'île depuis des générations : un motif précis par famille) et les anecdotes (j'ai bien aimé la référence au passé et aux débuts de Sean Connery, alias "Big Tam"). Encore un très bel ouvrage, mêlant enquête et grande émotion, notamment liée au point de vue interne employé par Tormod, qui se débat pour conserver des pans de sa vie et pour garder sa dignité. A nouveau, merci, Choco-Mum ! ^_^
380 pages