Tom Hanks, Emma Thompson et Colin Farrell dans "Saving Mr Banks"
Hier, pendant qu'il neigeait à gros flocons (la pluie a ensuite tout dilué), nous nous sommes installés dans le séjour pour lancer un Blu-Ray. Et nous n'étions pas seuls. Dans THE fauteuil, notre nouveau Picsou-peluche ($ adopté $ cette semaine) s'était confortablement installé, entouré de quelques dessous de verres, des détournements signés du collectif allemand interDuck (cadeau de copains passés par le Festival d'Angoulême fin janvier) : mon favori, c'est Sissi-Duck. :-p
Bref, on a tous regardé ce film reçu dans notre boîte aux lettres en notre absence (une commande prévue avant le départ pour rendre notre retour un peu moins difficile ^_^) :
1962. Cela fait maintenant 20 ans que Walt Disney (Tom Hanks), enfant maltraité devenu le rêveur le plus célèbre du monde, a fait une promesse à ses filles : il leur a promis d'adapter sur grand écran l'un de leurs romans préférés, Mary Poppins de Pamela Lyndon Travers (1899-1996). Cela fait donc 20 ans qu'il fait les yeux doux à l'auteure (Emma Thompson) afin qu'elle lui cède les droits de son oeuvre. Le hic, c'est que cette Anglaise célibataire, rigide, névrosée et exigeante au possible n'est pas prête à laisser partir sa Mary, qu'elle considère comme sa seule famille...
Encore moins à la laisser entre les mains d'un créateur de dessins animés simplistes et de comédies musicales complètement insipides dégoulinant de guimauve !
Elle consent néanmoins à faire le voyage jusqu'à Los Angeles où Disney a créé son tout premier Disneyland en 1955 et où ses studios produisent des films d'animation populaires, servis par les merveilleuses musiques des frères Shermann.
"Saving Mr Banks" fait alterner deux époques : d'un côté le début des années 60, dans lesquelles on suit tout le processus de (re)création du long métrage ; de l'autre le début du siècle, en Australie, où la jeune Ellen vivait avec ses deux petites sœurs, une mère débordée et un père émigré Irlandais (ça tombe bien, Colin Farrell est lui-même Irlandais), banquier lunaire, déçu par la vie, qui préfère les mondes qu'il se fabrique à la réalité.
Son association (compliquée) avec Walt Disney permettra à l'écrivain de faire enfin la paix avec cet homme malheureux mais profondément bon et donnera naissance à un chef d'oeuvre visuel utilisant des techniques toutes nouvelles.
Et aussi : un document montrant la véritable première du film en 1964 à Hollywood.
A droite : Dick et Julie escortent Walt Disney, Oscars 1965 (Miss Andrews remporte celui de la meilleure actrice devant Audrey Hepburn + 1 Golden Globe).
On a beaucoup aimé ce film doux-amer (en accord en cela avec le livre qui est nettement moins coloré que la version de Disney), tendre, tantôt drôle tantôt profondément émouvant, d'une grande élégance, fort bien interprété et qui éclaire d'une toute autre manière une oeuvre culte du cinéma. On en apprend aussi beaucoup sur la femme mystérieuse et complexe qu'était P.L. Travers (un reportage par ici).
Et puis Walt Disney avait une personnalité et un parcours vraiment intéressants, c'était un homme fascinant que je suis en train de découvrir ("en train de"... hihi, lui qui les adorait et s'était fait construire un circuit de chemin de fer miniature chez lui :-p) et que j'aime de plus en plus : on lui a volé sa jeunesse alors il s'est inventé une enfance éternelle et l'a offerte en prime au monde entier. Ses personnages étaient sa deuxième famille. Pour finir, cerise sur la souris, la scène à Disneyland nous a rappelé quelques délicieux souvenirs...
A gauche : Julie Andrews et Dick van Dyke entourés des frères Shermann.
A droite : les mêmes frères Shermann sur le plateau de "L'Apprentie sorcière" en 1971.
Enfin, une photo que j'aime bien : l'équipe du film avec Julie Andrews et Dick van Dyke en 2014.