Lorena A. Hickok, "L'histoire d'Helen Keller"
Une autre biographie ! Helen Keller, je l'avais déjà rencontrée chez Jo (ici et ici) et le parcours de cette femme m'avait interpellée. Aussi me suis-je empressée de recueillir ce livre jeunesse et de le ramener à la maison quand il s'est trouvé sur ma route (c'est-à-dire abandonné dans un placard d'une salle de classe :-p).
Il y a exactement 129 ans et 2 jours, le 3 mars 1887, une fillette américaine de 7 ans, vivant dans l'Alabama et devenue sourde, muette et aveugle à la suite d'une maladie, sort enfin de sa prison de silence et d'ombre. Helen Keller (1880-1968) va apprendre à s'exprimer, d'abord par de petits tapotements au creux de la main puis par écrit, en Braille mais aussi en formant de vraies lettres. L'enfant perturbée et colérique deviendra vite une élève appliquée, avide de connaissances et particulièrement douée, tout en restant extrêmement proche de la nature et des animaux.
Ses parents, qui la pensaient perdue et qui avaient même demandé une aide désespérée au Dr Graham Bell, l'inventeur du téléphone, découvrent alors qu'Helen présente des capacités intellectuelles hors du commun... Leur fille, à force de persévérance et d'un travail acharné, parviendra même à PARLER et, après une visite à l'université de Wellesley, près de Boston, décréta qu'elle serait la première handicapée à être diplômée d'Harvard, ou plutôt de Cambridge, le côté de l'université réservé aux filles. Et c'est exactement ce qui arriva !
Tout cela, cet incroyable destin, cette victoire contre l'adversité, n'aurait jamais été possible sans l'intervention d'une jeune éducatrice de 20 ans, arrivée chez les Keller début mars 1887 : Anne Sullivan, qui avait elle-même vaincu la cécité et qui avait été formée par un spécialiste de l'Institut Perkins, à Boston. Toute sa vie, elle restera aux côtés d'Helen, devenant son irremplaçable "maîtresse", sa meilleure amie, son alliée face aux difficultés, devenant ses yeux et sa voix même si nécessaire. Car si le courage et la force de caractère d'Helen sont admirables, le dévouement d'Anne n'est pas moins remarquable ! Ensemble, elles sont capables de tout et j'ai trouvé leur relation merveilleuse...
Après la mort d'Anne Sullivan (Macy, après son mariage), Helen écrira deux livres, dont un pour rendre hommage à son incroyable formatrice, et c'est Polly Thomson, une Écossaise pétillante de l'âge d'Helen, qui lui succédera auprès de sa protégée.
A travers tout le livre d'Helen, à chaque page, dans chaque phrase, il y avait la présence d'Anne, il y avait la personnalité d'Anne tout entière retrouvée. Il y avait Anne, tendrement penchée sur sa petite élève, et lui épelant dans la main la science et la tendresse du monde. Anne qui, ainsi que l'écrivait Helen, avait déposé "le miracle du langage" dans sa main.
Anne, Helen, Polly et les chiens.
Cet ouvrage offre un condensé de la vie d'Helen, Anne et Polly ; il est très bien conçu, très clair et joliment traduit. Des campagnes de l'Alabama jusqu'à Washington ou New York, en passant par les écoles et les fermes du Massachusetts et du Connecticut, on suit les pas d'Helen. Et même à travers le monde entier, lorsque Helen Keller propose ses séries de conférences et se bat pour demander des subventions aidant les sourds-muets ou les aveugles, puis plus particulièrement pour aider les soldats amoindris par les deux guerres. Aimée par tout un peuple, épaulée par Mark Twain lui-même, rencontrant des présidents, défendant la cause des handicapés, apportant l'espoir à ceux qui n'en avaient plus, Helen tenta de redonner aux autres ce qu'Anne lui avait offert, et son engagement fut sans faille... Jo parle de générosité : c'est exactement ça.
Un ouvrage passionnant et inspirant qui nous crie à chaque mot : 'Tout est possible !'
247 pages