Mary Wesley, "La mansarde de Mrs K."
Après une vieille dame personnage, une old lady écrivain (le thème du jour étant "vieilles dames indignes ou indignées").
J'aime beaucoup Mary Wesley (Les raisons du coeur, La pelouse de camomille), cette auteure du Devon qui s'est mise à écrire à 70 ans et qui décortique les pensées des enfants, des parents, des femmes célibataires de 45 ans en apparence libérées, des hommes mariés mais couvant leurs regrets, des jeunes écrivains qui ne savent pas trop ce qu'ils cherchent dans la vie ; qui se fait un plaisir de dévoiler les pires secrets que peut cacher une famille ; qui montre sans aucun paravent les véritables raisons qui poussent les uns et les autres à agir et tout ça n'est généralement pas joli-joli...
Ici, à la fin des années 80, le jeune Claud Bannister, la petite vingtaine, décide de quitter les jupes de sa mère (qui, en réalité, est bien contente de se débarrasser de son fils et d'être un peu tranquille) pour louer la mansarde de Mrs Kennedy, en ville. Peu de temps auparavant, lors d'un concert, il a rencontré Laura Thornby, 45 ans, une sculptrice qui vit à Londres mais revient régulièrement s'occuper de sa vieille mère (et de son oncle, qui est peut-être aussi son père...). Claud, qui cherche une initiatrice, trouve donc Laura et commence en même temps l'écriture d'un roman. A partir de là, la femme réelle et l'héroïne de papier vont se livrer un véritable combat. C'est que la magnifique Laura ne voudrait pas jouer les seconds violons ("Second fiddle" est le titre anglais).
- Tu crois que je deviens fou ?
- Je crois que tu deviens un écrivain.
Encore une fois, l'auteure ne nous laisse aucune illusion, elle met les pieds dans le plat, frappe où ça fait mal et elle le fait drôlement bien ! Sans doute sa propre relation conflictuelle avec ses parents (elle "usera" 16 gouvernantes quand même !) l'inspira-t-elle pour si bien raconter les liens tordus qui peuvent exister au sein des familles (et les liens tordus qui existent entre les gens, en général). Bon, ce volume-ci ne restera pas mon préféré mais il me reste encore plusieurs romans de Mary Wesley à découvrir : hurray !
288 pages
PS : Nath nous parle de petites recettes pour vieilles dames indignes
(A. Christie, M. Wesley, les Mitford).