"Les Ombres du Coeur", un film de Richard Attenborough
Du baron Attenborough, je ne connaissais que sa prestation en tant que John Hammond, le PDG mondialement connu dans "Jurassic Park" ; je n'avais encore jamais vu l'un de ses films (il en a pourtant réalisé 12).
Ce très beau long-métrage sorti en 1993 retrace une histoire vraie. On nous emmène à Oxford, en 1952, sur les traces de C.S. Lewis (joué par l'excellent Anthony Hopkins), l'auteur de la saga Le Monde de Narnia, qui préfère se faire appeler Jack car il n'aime pas Clive. Jack est un vieux garçon qui vit avec son frère Warnie dans le cottage familial, près de l'Université d'Oxford où tous deux sont enseignants. Chez eux, il y a des livres, des livres et encore des livres, un petit lac ainsi qu'une gouvernante qui leur apporte des biscuits dans le bureau qu'ils partagent.
Cette année-là, les frères Lewis acceptent de boire un thé avec Joy Gresham (Debra Winger), une Américaine auteur de quelques poèmes, juive, communiste, au caractère bien trempé et d'une sagacité rare. Joy a laissé son mari violent et alcoolique aux USA et est venue s'installer en Angleterre avec son petit garçon, Douglas, qui rêve de rencontrer le cerveau génial qui a inventé l'armoire magique remplie de manteaux en fourrure : cet homme connaît forcément bien les enfants ! (hum)
Cette rencontre ébouriffante va changer l'existence des 4 personnages et même celle des pieux professeurs d'Oxford, dans leur univers d'érudits privilégiés, un monde absolument masculin, très croyant et surprotégé. Bientôt cependant, Joy découvre qu'elle est gravement malade...
Quelle merveilleuse love-story entre un vieil intellectuel coincé et orgueilleux qui se contente d'une petite vie calme et rangée, et une tornade venue des USA, portant avec elle le vent de la passion et de la liberté ! Ces deux esprits qui ne feront bientôt qu'un... La seule femme que C.S. Lewis ait jamais aimée... Cependant, en acceptant de vivre enfin, de quitter les bibliothèques pour se confronter à l'expérience, de mettre sa foi à l'épreuve, le professeur inaccessible accepte aussi la souffrance, le chagrin et les responsabilités vis à vis d'un enfant de 9 ans.
Et puis ici on nous parle de littérature, on cause livres dans un pub au coin du feu ou dans un réfectoire entièrement boisé qui ressemble à celui de Poudlard (en réalité, c'est plutôt l'inverse) et on nous invite même à la campagne, dans un hôtel ravissant... L'atmosphère est feutrée, délicate, élégante. Vous l'aurez compris, ce fut une très belle découverte !