"Elizabeth", un bijou signé Shekhar Kapur
A l'heure où le Royaume-Uni (Angleterre, Irlande du Nord et Ecosse) quitte l'Union Européenne (à Londres et en Ecosse, c'était pourtant la tendance inverse), où le cours de la livre sterling s'effondre et où David Cameron annonce sa démission...
Jusqu'à présent, j'avais regardé plusieurs fois le magistral "Elizabeth, the Goden Age" (n°2) sans avoir encore jamais vu "Elizabeth" tout court (n°1), sorti en 1998 : oh my God ! Par chance, le week-end dernier, je l'ai trouvé d'occasion lors d'un vide-grenier.
Même réalisateur (Shekhar Kapur), mêmes acteurs (Cate Blanchett, Geoffrey Rush) plus quelques autres (Joseph Fiennes est Lord Robert Dudley, Christopher Eccleston est le Duc de Norfolk, la charmante Emily Mortimer incarne la première dame de compagnie de la reine, signalons aussi Richard Attenborough et Daniel Craig) et quelques guest-stars frenchies (Fanny Ardant en Marie de Guise, Eric Cantona en M. de Foix et Vincent Cassel en Duc d'Anjou plutôt olé-olé :)
(Vincent Cassel se trouve à droite ! :-p)
Ce très beau film retrace la jeunesse d'Elizabeth, jugée pour trahison en raison de sa religion protestante, opposée au catholicisme fervent de sa demi-soeur Mary Tudor (alias Bloody Mary). Alors qu'elles sont toutes deux filles d'Henry VIII, Elizabeth doit pourtant être écartée du trône... Finalement, l'incohérente Mary accepte que sa soeur "bâtarde" (le Roi avait pourtant épousé Anne Boleyn) lui succède à sa mort.
A 25 ans, Elizabeth monte donc sur le trône et apprend le dur métier de reine : tenace, courageuse, spirituelle, forte et raisonnée, épaulée par le dangereux espion Sir Francis Walsingham, la jeune femme déjouera les complots, sortira son pays du chaos, proposera une réforme religieuse importante et se révèlera exemplaire dans son rôle de souveraine. Rôle qui lui coûtera pourtant de grandes désillusions, dont la perte de son amour de jeunesse.
"I am my father's daughter ! I am not afraid of anything ! "
Ce premier volet est plus axé sur les sentiments d'Elizabeth et sur les relations entre l'Angleterre et la France (tandis que le second porte davantage sur l'opposition Angleterre/Espagne, avec en point d'orgue la défaite de la grande Armada).
"Observe, Lord Burghley. I am maried... to England."
Cate Blanchett, épatante, est habitée par ce rôle (cette femme a décidément une classe folle) ; Geoffrey Rush joue tout en sobriété son rôle de terrible conseiller ; les Français ne s'en sortent pas mal, seul Cassel m'a cassé les oreilles (Alexielle, qui a commenté ce film il y a peu, est d'ailleurs d'accord ^_^).
Fanny Ardant est très belle ; Canto, quelle classe ! (et niveau anglais, franchement ça passe)
Ajoutez à cela une réalisation soignée et des costumes magnifiques, et vous obtenez un dyptique ciné incontournable pour qui aime l'Histoire !
En lien
Catherine Hermary-Vieille, Reines de coeur.
Mary Hooper, La maison du magicien.