Anne Perry, "Half Moon Street" en ce début d'été...
Dans le Londres victorien, à l'automne 1891, le commissaire Thomas Pitt doit enquêter sur le meurtre d'un photographe réputé. Cet art, encore tout récent, attire et inquiète un peu. D'autant que l'homme est retrouvé au fond d'une barque dérivant sur la Tamise, dans une pose suggestive et revêtu d'une robe façon Waterhouse ! L'artiste assassiné serait-il lié à la vague de clichés pornographiques qui déferle sur la capitale, sous le manteau, vendus notamment dans Half Moon Street ?
John William Waterhouse, "The Lady of Shalott", 1888
Pitt, aidé du sergent Tellman, peine à rassembler indices et témoignages dans un monde d'intellectuels et d'avant-gardistes. Les deux enquêteurs iront même jusqu'au pub le Ye Olde Cheshire Cheese, bavarder avec Yeats et Oscar Wilde !
Mais les références littéraires ne s'arrêtent pas là. En l'absence de son épouse, Charlotte, qui séjourne dans le Paris de la Belle Epoque avec sa soeur et parle dans ses lettres de Monet, Renoir et de la Goulue (aurait-elle aussi croisé Victor Legris ?), Pitt se rapproche de sa belle-mère, Caroline, remariée avec un jeune acteur de théâtre. S'ouvrent alors les coulisses des salles de spectacle : on y repète du Ibsen, on y joue du Shakespeare...
Intrigues familiales, théâtrales et policières s'entrelaceront.
Pour autant, je trouve toujours les romans d'Anne Perry un petit peu "faciles" et certaines clés sont sorties du chapeau à la toute fin, comme pour arranger tout le monde... Mais bon, on ne va pas chipoter. J'ai mis 10 longs jours pour finir ce récit policier riquiqui (la faute aux réunions de fin d'année, aux virées shopping pour trouver les cadeaux destinés aux collègues mutés, aux repas en tous genres et surtout à la préparation intensive de la prochaine rentrée) et, malgré une lecture diluée, j'ai quand même passé un bon moment dans ce condensé de plusieurs atmosphères à la fois fascinantes et intrigantes (et j'avais deviné une partie de la solution bien avant le héros, hourra ! comme quoi une immersion prolongée dans les nouveaux programmes ne m'a pas encore ramolli le cerveau ^_^).
285 pages
Bon courage à ceux qui ne seront en congés qu'en août !