Willa Cather, "La maison du professeur"
Cette mi-journée de septembre était intense – chaude, venteuse, dorée, l’air chargé des fragrances du raisin mûr et des vignes qui sèchent, le lac berçant ses bleus à l’horizon.
Après avoir été un peu déçue par Mon Antonia, j’ai de nouveau rencontré Willa Cather, cette fois dans une tout autre histoire (repérée ici, chez Mrs Pepys). Nous voici dans les années 1920, à Hamilton, ville universitaire sur les bords du lac Michigan. Un professeur réputé, Godfrey St Peter, la cinquantaine, doit s’installer avec son épouse dans une nouvelle maison toute pimpante et plus moderne, à quelques centaines de mètres à peine de l’endroit où il se sent si bien, leur vieille demeure qui contient surtout son grenier, son bureau de bric et de broc, un endroit qu’il partage avec la couturière de la famille mais qu'il adore. Ce déménagement et l’année scolaire qui suivra seront pour lui un vrai moment d’introspection, une réflexion sur la famille (ses deux grandes filles sont mariées mais ne s’entendent plus si bien qu’avant ; sa femme lui paraît bien fade ces temps-ci),sur le bonheur et les choix que l’on fait dans la vie. Cette période sera aussi l’occasion de se souvenir de Tom Outland, le meilleur élève de St Peter, un scientifique fauché dans sa jeunesse par la Première Guerre Mondiale et dont la courte existence a ressemblé à un récit d’aventures : embauché comme cowboy au Nouveau-Mexique, il a découvert avec son partenaire une très ancienne cité indienne troglodyte en pleine sierra…
Voici donc un roman surprenant, mi-cosy mi-country, dont les personnages m’ont plu (bien que le début ait été un poil laborieux) ; j’ai surtout aimé le cadre du campus et l’élégance surannée qui se dégage de ces pages.
291 pages