Manon Moreau, "Le vestibule des causes perdues"
Du Puy-en-Velay jusqu’à Saint-Jacques de Compostelle, au bout de l’Espagne, en passant par les Pyrénées et le Roncevaux de Roland, 1600 kilomètres attendent les pèlerins, des gens de tous horizons qui, pour la plupart, cherchent à atténuer une souffrance, à se faire pardonner, à se prouver que la maladie est loin, à se réconcilier avec un proche, à se pardonner à soi-même, bref chacun est en soi une cause perdue. C’est du moins ce que sont ces 13 personnages abîmés par la vie : trois Brésiliens, un Breton, un Hongrois, des Parisiens… Henrique, Flora, "Le Breton", Arpad, Marie-Thé, Mara, Robert, Clotilde, Bruce le prof de lettres suréquipé, "Sept Lieues" le cow-boy solitaire… Au départ, ils ne se connaissent pas mais vont dormir dans les mêmes refuges pendant 2 mois.
On dormait dans les villages, les hameaux, bâtis au creux des fleuves et des rivières. Et au matin, il fallait regagner les sommets.
Chacun marche pour soigner ses plaies, celles du cœur, bien plus douloureuses que les ampoules aux pieds, et chacun va apporter sa présence, sa lumière, son talent au groupe. A coups de paysages montagneux, de plats de pâtes partagés, de confidences et de réconforts, les causes perdues se métamorphoseront finalement en petites lueurs d’espoir.
Majesté et bienveillance de la nature, de l’amitié, de la musique, avec aussi des hôtes variés et hauts en couleurs, des mots d’encouragements laissés dans les livres d’or : un très joli roman, plein de sourires, le premier d’une jeune romancière née en 1981 ; un doux récit auquel je pardonnerai volontiers la vingtaine de coquilles (hihi – oui, elle était facile ^_^) rencontrées en route. Cette fois, c’est sûr : j’ai un faible pour les histoires de gens qui marchent, qui avancent, qui finissent par se (re)découvrir…
Il y a des livres qui voyagent et d’autres qui te disent de partir.
475 pages