Agnès Desarthe, "Mangez-moi"
Myriam, 43 ans, s’installe dans un local de la région parisienne, le restaurant qu’elle ouvre : « Chez moi », un lieu où tout est possible, où toutes les générations, les poussins de 4 ans comme les étudiants et les retraités, se croisent. Mais avant que « Chez moi » ne devienne cet endroit rêvé, la nouvelle propriétaire doit faire face à ses démons : sans argent, elle habite dans son resto ; sans réelle expérience si ce n’est comme cantinière dans un cirque, elle ment aux autres commerçants du quartier ; sans vraie famille, si ce n’est des parents distants et des souvenirs douloureux, elle avance dans la vie à tâtons, sans y croire. Myriam est dure, intransigeante surtout avec elle-même, et cache un lourd secret. Peu à peu cependant, au gré des rencontres de hasard, des plats réalisés avec goût et créativité, elle va finir par s’en sortir, sur tous les plans.
Cette histoire de gourmandise et de réconciliation m’a plu et c’est étonnant car il n’y a rien de douillet dans ce roman : une héroïne que je n’ai pas trouvée franchement sympathique, une écriture coupante bien que stylée, un drame familial peu confortable… Mais, à côté de ça, il y a ces gens que Myriam rencontre, ces belles âmes qui l’aident à changer et à voir les choses autrement, et ces saveurs que tous ensemble ils mélangent. Bref, la magie a fonctionné.
308 pages