Peter May, "Les disparus du phare"
Un automne de nos jours, Neal McLean, la quarantaine, échoue sur une plage de l'île de Lewis. Il porte un gilet de sauvetage, son seul rempart contre l'eau glacée : c'est le seul indice qui lui permet de retracer le cours de ses derniers jours car il a perdu la mémoire ! La propriétaire qui lui loue le cottage des "Dunes", ses voisins les Harrison et même son chien Bran, tous semblent le reconnaître mais lui ne sait plus du tout ni qui il est, ni s'il est si bon marin que ce que les autres prétendent... Et encore moins ce qu'il faisait sur l'une des îles Flannan, un rocher sauvage et escarpé dominé par un phare bien mystérieux : en effet, un peu plus de 100 ans plus tôt, les trois gardiens ont disparu ensemble, une nuit, sans que l'on sache comment. Apparemment, ce serait sur cette histoire que Neal travaillerait, le thème d'un livre qu'il serait en train d'écrire... Certes, mais alors pourquoi tout ce matériel d'apiculture dans sa grange ? Et pourquoi, en découvrant un cadavre sur l'île au phare, a-t-il le sentiment qu'il aurait pu commettre ce meurtre ?!
Peter May, dont j'avais déjà adoré la première trilogie de Lewis (L'île des chasseurs d'oiseaux, L'homme de Lewis, Le braconnier du lac perdu ~ c'est d'ailleurs George Gunn qui mène ici l'enquête ; Fin et la belle Marsailli se trouvent rapidement évoqués aussi) semble nourrir une affection particulière pour les personnages qui doivent se reconstruire, pour les souvenirs embrouillés voire disparus ; bref, il aime les protagonistes qui partent à la recherche de leur identité. Il nous offre encore ici un roman drôlement bien ficelé, dont la partie centrale axée autour de Karen m'a un peu moins passionnée, mais qui, au final, m'a encore emmenée très loin : les embruns, l'eau glaciale, les tempêtes, le bout du monde, les lochs, la sombre Route du Cercueil... L'atmosphère et les paysages écossais sont divinement rendus ! Goutte de whisky sur le kilt : des passages par la majestueuse Edimbourg, par notre chère Inverness, le ravissant village de Plockton et bien sûr par l'île de Skye (Dunvegan, Broadford, Breakish, Portree ainsi que Kyle of Lochalsh sont mentionnés :-)). Thriller étonnamment écologique, rugueux et précis, ce récit se lit tout seul. Merci, Choco-Mum, pour le prêt ! ^_^
A lire, entre autres : la chronique de Mary sur Littéraventures.
315 pages