Madeleine Chapsal, "Le foulard bleu"
A la façon de Geneviève Dormann, Mme Chapsal brosse ici le portrait d'une femme mariée, Rose, bibliothécaire bénévole à ses heures perdues, deux enfants avec Daniel, mais qui n'a pas encore connu le grand amour, le vrai. Celui qu'elle va vivre avec Georges, pas libre non plus, rencontré sur le marché, un été de vacances au bord de l'Océan. Entre la côte, Paris et Limosges, fief de la tante de Rose, leur passion va durer près de 20 ans. On comprend alors à quel point, sous des apparences lisses et convenables, certains couples peuvent dérailler en secret...
Posant les questions de la fidélité, de l'honnêteté, du malaise dans le couple, de la famille, du regard que posent les enfants sur leurs parents, du sacrifice de soi, de la réussite sociale et amoureuse, du deuil, cet ouvrage, outre l'histoire du double adultère en milieu aisé, présente quelques éléments qui m’ont gênée : d’abord, l’âge de l’héroïne (au début, elle a 33 ans, puis vieillit de 7 ans en 2 années, hum) ; ensuite le côté désuet alors que nous sommes en 1996 (le vocabulaire suranné, j’aime bien, mais là, ça faisait franchement « vieille France ». Rien à voir, dans le même genre, avec Le Mois de septembre de Frédérique Hébrard que j’adore et ai lu plusieurs fois, qui est aussi très daté mais qui sonne juste) ; quant à la place de l’homme et de la femme, n’en parlons pas ! Heureusement, Rose aime les livres, en est imprégnée et en parle souvent, et puis c’est un joli texte... mais qui n'offre rien de révolutionnaire ni d'inoubliable.
348 pages