Valentina d'Urbano, "Acquanera"
L’action se déroule dans un village perdu, au creux de la montagne italienne. Des escaliers taillés dans la roche conduisent, en contrebas du village, à un lac d’eau noire. L’eau, trop froide pour s’y baigner, semble calme en apparence mais ses courants et sa profondeur capricieuse sont extrêmement dangereux. Au bord de ce lac, une clairière où on a bâti le quartier des pêcheurs, de simples cabanes de bois et de tôles. C’est dans ce petit bourg rude, sauvage et sombre de Roccachiara que vit Clara Castello, une sorte de sorcière guérisseuse, que les habitants sollicitent autant qu’ils la redoutent. Quand Clara accueille sous son toit la jeune Elsa, elle lui transmet son savoir et constate que l’adolescente fait des rêves prémonitoires, entre autres « dons ». Un pouvoir qui passera à Onda, la fille d’Elsa, personnage intriguant et torturé, qui aura en plus le don de communiquer avec les défunts… Mais n’en disons pas plus car l’histoire commence avec la génération suivante et le retour de Fortuna, la fille d’Onda, au village, car la forêt vient de rendre un tas d’ossements, un squelette qui pourrait bien être celui de Luce, la fille du fossoyeur et meilleure amie de Fortuna dans leur jeunesse…
Un roman de femmes, froid, lourd et mystérieux, passionnant, bien construit, bien écrit, avec juste le bon dosage de fantastique inquiétant et de réalisme austère. Un savant mélange entre La maison aux esprits (je n’ai malheureusement vu que le film), Le cœur cousu, Une terre d’ombre et Les brumes de l’apparence. J’ai adoré ! Une très belle découverte faite chez Lou puis chez Nahe…
403 pages