♡ Hannah Kent, "A la grâce des hommes"
Ce roman, inspiré de faits bien véridiques et fruit de longues recherches, raconte la vie et la fin d'Agnes Magnusdottir, qui a été la dernière personne à être exécutéée en Islande, en 1830 pour des faits remontant à mars 1828. Reconnue coupable (ou complice, ce qui revient au même pour le tribunal) du meurtre de son employeur Natan Ketilsson, un guérisseur qui venait d'acheter une ferme dans un coin reculé de l'île, Agnes doit être hébergée par une famille de paysans, en attendant sa décapitation. Elle va donc passer plusieurs mois avec Jon, le père, policier du canton, Margrèt, sa femme, leurs deux filles, Steina et Lauga, et leurs domestiques. Tous sont horrifiés à l'idée d'accueillir une meurtrière potentielle sous leur toit. Un prêtre doit également lui rendre de fréquentes visites pour l'aider à accepter son jugement et à exprimer son repentir. Au fil des semaines, Agnes, d'abord rejetée par les fermiers, se confie peu à peu, surtout à Margrét. Ses souvenirs, récits de rêves et conversations avec le jeune révérend Toti, qu'elle trouble autant qu'elle émeut, nous aident peu à peu à retracer tout son parcours.
- Une fois, j'ai vu deux icebergs entrer en collision, poussés par le vent. Ils avaient amassé des bâtons de bois flotté en dérivant sur le fjord. Quand ils se sont heurtés, - le choc a été assourdissant -, le bois s'est embrasé.
- C'est le genre de choses qu'on lit dans les sagas, fit remarquer Margrèt.
- Je suis restée là, à regarder le bois brûler. C'était sinistre. Même quand la nuit est tombée, on voyait encore de petites flammes sur la mer.
Toutes deux contemplaient le feu qui rougissait dans l'âtre. Les joues baignées dans sa lueur orangée, elles gardèrent le silence tandis que le vent mugissait au-dehors, annonçant l'arrivée du blizzard.
Un texte dur, rude, aigu, glacé, glaçant mais en tous points fascinant, qui nous fait partager les conditions de vie et le quotidien des Islandais au XIXe siècle. Les personnages sont fouillés, le passé d'Agnes prend forme petit à petit et on ne peut rester indifférent face à cet ouvrage, aussi beau que terrible, repéré chez Romanza et Sue (je viens de le revoir chez Un livre Un thé). Une lecture forte, poignante.
Merci à Choco-Mum pour le prêt ! ^_^
444 pages
Margotte nous propose d'ailleurs un beau R-A-T hivernal.
Il aura lieu très prochainement : allez voter pour choisir le week-end qui vous convient le mieux !
Le récit traverse les saisons : été (enfin, tout est relatif ; c'est l'Islande, tout de même), automne et surtout hiver, avec de la neige dans une bonne moitié des chapitres.
Chez nous aussi, c'est une année entière qui a défilé ces 3 derniers jours.
De la pluie d'automne en début de week-end, alors que nous allions au supermarché avec William et son mini-maracas (il ne l'a pas lâché du moment où je lui ai enfilé son blouson jusqu'à ce qu'on rentre à la maison : il nous a épatés). La neige est revenue nous rendre visite une heure plus tard (photo prise par Totoro à travers la fenêtre de la cuisine). Tout a disparu dans la nuit. Un vent violent a ensuite soufflé en tempête tout hier : brrr, qu'on était bien, dans notre séjour douillet, à l'abri, alors que dehors, les raffales faisaient trembler les volets et s'envoler tout ce qui n'était pas arrimé ! Aujourd'hui, en nous promenant pour profiter de températures (trop) douces, Lardon et moi avons entendu un tas de pépiements d'oiseaux et on devrait bientôt voir éclore les premières primevères : euh, serait-ce déjà le printemps ?! Tout ça m'a donné envie d'emmener le Koaloups à la médiathèque pour me réinscrire : cet après-midi, c'était donc la première fois qu'il m'accompagnait... et sûrement pas la dernière. ^_^ Pour finir, vu la grisaille alentour, c'est en sirotant une tasse de thé que je vous écris. Bref, c'est à n'y rien comprendre...