Ann Granger, "Un intérêt particulier pour les morts"
Après avoir vu passer ce roman (et ses superbes couvertures) sur plusieurs blogs ces derniers mois ces dernières années (entre autres, chez Lou et tout dernièrement chez Romanza), j'ai craqué lors de ma dernière visite à la médiathèque !
Ainsi, j'ai arpenté les rues de Londres en 1864, certaines malfamées, certaines très en vue, d'autres encore en pleine démolition... En effet, on détruit tout le quartier d'Agar Town, où des familles pauvres occupaient d'innommables taudis, pour ériger la toute nouvelle gare de St Pancras et un hôtel qui va avec, deux bâtiments dans le plus pur style victorien. Elizabeth, dite Lizzie Martin, presque trentenaire, célibataire, orpheline, engagée comme dame de compagnie par la veuve de son parrain, arrive donc à Londres en plein chambardement... Mais son attention n'est pas seulement retenue par le colossal chantier ; la voiture qui la mène chez sa bienfaitrice (une quadragénaire élégante et gourmande) est arrêtée par une charrette transportant un cadavre dissimulé sous un tissu ! Lizzie découvrira bien vite que c'est celui de Madeleine Hexham, la jeune femme à laquelle elle a succédé auprès de Tante Parry et qui a disparu depuis 2 mois. Evoluant dans une grande maison comme celle de Mrs Parry, Lizzie va découvir un monde totalement nouveau : celui de la bonne société qui, plus que la justice, a à coeur ses propres intérêts. Curieuse, perspicace et cultivée (elle a lu les ouvrages de Mr Darwin), elle aidera même l'inspecteur Benjamin, alias Ben, Ross, de Scotland Yard, en charge de l'enquête. Il s'avère d'ailleurs que tous les deux ont un passé commun...
Une photo de St Pancras prise en octobre 2010 (gare d'arrivée de l'Eurostar * en haut).
Juste à côté de St Pancras, se trouve "King's Cross" : j'adore cette chanson de Pet Shop Boys (1987).
Même si l'ambiance m'a beaucoup rappelé les aventures de Charlotte et Thomas Pitt (signées Anne Perry) et même si l'intrigue n'offre rien de franchement inédit, ce roman remplit pleinement son office. On passe un bon moment en compagnie des deux personnages centraux, dans une atmosphère et un contexte historique parfaitement rendus (les scènes de "fog" londonien, par exemple, sont réellement convaincantes) et j'ai apprécié les rebuffades indignées de Lizzie face à l'insupportable Dr Tibbett !
379 pages