Ann Granger, "La curiosité est un péché mortel"

7 avril 2018

Ann Granger, "La curiosité est un péché mortel"

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J'ai retrouvé avec plaisir Lizzie Martin dans ce 2ème volume de ses aventures !
Nous sommes toujours en 1864, peu de temps après le premier opus. Bien qu'elle fréquente désormais Ben Ross, le jeune inspecteur de Scotland Yard, elle accepte une place obtenue grâce à sa tante Parry, désireuse de ne plus l'avoir dans les pattes chez elle. Voici donc Lizzie en route vers le Hampshire : un long périple en train à partir de la toute nouvelle gare de Waterloo jusqu'à Southampton, puis en ferry jusqu'à une sombre maison prise entre la lande et la mer : Shore House. Là, elle devra tenir compagnie à la jeune Lucy Craven, 17 ans, dont le mari fougueux a été envoyé en Chine pour l'écarter des affaires de la famille Shore. Oui mais Lucy était enceinte et elle a accouché à Shore House, entourée de deux vieilles tantes complètement hors du monde... et sa petite fille a été retrouvée morte dans son berceau deux jours plus tard. Convaincue que son bébé est toujours en vie mais lui a été enlevé, Lucy semble perdre la raison. Personne ne la croit. Surtout pas le Dr Lefebre, un aliéniste et ami des Shore, en compagnie duquel Lizzie a voyagé le jour de son arrivée. Un deuil impossible, une disparition probable et, très vite, le meurtre d'un attrapeur de rats... De la campagne anglaise aux bureaux du Yard, en passant par les hospices de Whitechapel et les maisons de nourrices où des enfants vivent dans des conditions scandaleuses, Lizzie (et Ben !) vont encore une fois mener leur enquête...

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A nouveau, l'ambiance et la resconstitution historique m'ont plu. Il est par exemple question d'une église, juste à côté de Shore House, construite sous Guillaume le Conquérant et dont les vitres ont été détruites à l'époque de Cromwell et jamais remplacées depuis ! Le contraste entre la capitale et les moeurs des contrées reculées se trouve d'ailleurs largement souligné et les policiers londoniens, même en civil, représentent une attraction. Quant à la taverne où ceux-ci séjournent, elle m'a paru des plus pittoresques :

Mrs Garvey vint nous demander ce que nous désirions pour le dîner. Elle avait de la tourte à la viande. Je me rendis compte que je mourais de faim et lui dis que cela nous conviendrait parfaitement. Morris et moi mangeâmes donc de la tourte accompagnée de pommes de terre et de carottes bouillies, suivie d'une tarte aux pommes et aux mûres nappées de crème, le tout arrosé de bière brune.

Enfin, j'ai aussi apprécié l'évolution de la relation entre Ben Ross et son sergent plus âgé que lui, Moris, qui n'est plus seulement le faire-valoir un peu bébête mais s'étoffe, trouvant vraiment sa place dans l'intrigue et y apportant une touche d'humour.
257 pages

(12ème participation)