Joyce Carol Oates, "Les Chutes"
Entre 1950 et 1978, l'histoire, agrémentée de faits réels, d'Ariah Littrell qui devient veuve le lendemain de son mariage. Alors que leur voyage de noces vient de commencer, aux Chutes du Niagara, dans l'Etat de New-York, son jeune mari Gilbert se jette dans l'eau tourbillonnante, lançant sans le savoir une malédiction sur Ariah.
Celle-ci ne quittera plus jamais la région et connaîtra une vie de passion, d'insatisfaction et de colère avec Dirk Burnaby, un avocat réputé du coin tombé amoureux de cette "Veuve Blanche" aux cheveux roux, qui hanta les rives du Niagara pendant 7 jours et 7 nuits en attendant que l'on retrouve le corps de son mari. Entre Ariah et Dirk, il y aura un coup de foudre, une union décriée, 3 enfants, une belle maison de pierre dans le quartier chic de Luna Park, puis une affaire délicate : les habitants du quartier de Love Canal qui portent plainte contre la ville pour les avoir laissés s'installer dans une zone polluée. Dirk embrasse la cause et perd tout, perpétuant ainsi la malédiction... (j'ai beaucoup pensé au film "Erin Brockovich" avec Julia Roberts).
A la fois politique, social, psychologique et familial, ce récit est foisonnant. A tel point qu'il laisse son lecteur un peu essoufflé, oppressé, comme face aux cascades les plus célèbres du monde finalement. Avec tant de personnages... Et l'intrigue suit tellement de détours ! Si le charme des 100 premières pages, avec son cadre géographique, la fascination exercée par les Chutes et l'histoire presque légendaire de la "Veuve Blanche", m'ont vraiment charmée, et si le sort des "sacrifiés" de Love Canal m'a interpellée, j'ai du mal à dire si j'ai apprécié ou non le reste de ma lecture. D'ailleurs, j'ai sauté plusieurs passages car les destinées des uns et des autres ne m'intéressaient pas toutes de la même façon. Et puis, j'ai trouvé Ariah hystérique et vraiment pas sympathique. L'écriture de Joyce Carol Oates, par contre, m'a marquée : le jeu passé/présent dans un même chapitre, les choix typographiques, les phrases coupantes, cinglantes... Pourquoi ne pas envisager une seconde rencontre ? ;-)
552 pages
Jim Carrey devant les Chutes du Niagara dans "Bruce Almighty" (2003).
L'article qui m'a tentée est celui d'Accalia (du blog Read if you Please). Malice a également chroniqué ce roman.