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(bande-annonce)

Tandis que je me trouve à Paris, aujourd'hui Lou nous emmène à LONDRES.
Pour le film du jour (billet programmé), j'ai un peu hésité avec le thème gourmand du 12 mars, hum hum... ^_^

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On sait que Tim Burton a une prédilection pour les personnages torturés. Rien d'étonnant donc à ce qu'il ait souhaité reprendre à son compte, en 2008, la figure de Sweeney Todd, un tueur en série issu du folklore anglais créé en 1846 (je me souviens par exemple avoir arpenté une fausse Fleet Street au London Dungeon, un parc d'attraction spécialisé dans l'effroi). A l'affiche, sa femme de l'époque Helena Bonham Carter, son acteur fétiche Johnny Depp et le très, très regretté Alan Rickman.

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Benjamin Parker (Depp), barbier, revient à Londres après 15 ans de bagne : il a en effet été arrêté par l'odieux juge Turpin (Rickman) qui avait des vues sur sa séduisante épouse, épouse séduite puis abandonnée ; en revanche, Turpin a fait de la ravissante Johanna, l'enfant des Parker, sa pupille et la tient enfermée à double tour. En revenant, le barbier pense retrouver sa famille. Il retourne donc à Fleet Street, où il vivait, et y retrouve la veuve Mrs Lovett (Bonham Carter), qui vend les tourtes à la viande (et aux blattes!) les moins réussies de la ville, qui a toujours eu un faible pour lui et qui lui apprend ce qui est arrivé aux deux femmes de sa vie. Mrs Lovett lui reloue volontiers l'ancien appartement au-dessus de sa sinistre échoppe et lui rend le coffret de rasoirs qu'elle tenait caché depuis tout ce temps. Benjamin Parker, qui se fait désormais appeler Sweeney Todd, peut désormais se mettre à la recherche du juge afin d'assouvir sa vengeance. Mais cela lui suffira-t-il, à lui qui semble avoir perdu la raison, pour étancher sa soif de sang ?

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L'histoire est donc celle d'une épouvantable association, d'une descente aux Enfers prenant place dans une reconstitution de Londres très soignée. Le duo central, marionnettes gothiques et grotesques, est magistral. Alan Rickman, lui, joue un pervers élégant, tout en sobriété et en finesse, secondé par son insupportable poisson-pilote, le bailli (Timothy Spall) : 3 membres de la team "Harry Potter" se retrouvent ainsi au casting ! Quant aux (nombreuses) scènes "gore", elles sont grandiloquentes et drôles à la fois : ça gicle dans tous les sens, et on ne sait pas vraiment si on doit hurler d'horreur ou éclater de rire.
Du Burton, quoi !

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Oh, j'ai oublié de préciser qu'il s'agit d'un film musical. Les 20 chansons proviennent d'une comédie musicale de 1979 dont le film est l'adaptation. Cet exercice n'a rien de facile (et en plus, ce n'est vraiment pas mon genre préféré) pourtant les acteurs s'en sortent ici avec brio (signalons le très polymorphe et polyglotte Sacha Baron Cohen et évidemment Alan avec sa voix de velours), de même que Tim Burton qui prouve là encore qu'il est bien un immense réalisateur : la mise en scène, les jeux de cadrage, le symbolisme des couleurs, des mouvements de caméra..., tout est pensé, pesé, maîtrisé. En toute franchise, je ne pensais pas que j'aimerais autant... Eh bien si !! :-)

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(billet 2019 n°7)