Comme j'avais beaucoup aimé L'atelier des souvenirs (l'autrice fait d'ailleurs une référence discrète à un "atelier d'écriture" dans la maison de retraite où vit un des personnages secondaires ; j'ai apprécié le clin d'oeil), j'ai été très tentée par une chronique de Blandine évoquant le présent roman.
Voici 3 égratignés de la vie : Aïko, 30 ans, discrète Japonaise fleur bleue, venue en France pour marcher sur les traces de son idole, la chanteuse Claudine Casserole - Aïko est devenue une designer textile en vogue mais a enchaîné les relations amoureuses désastreuses ; Angélique, 35 ans, atteinte d'un syndrôme autistique, danseuse mathématicienne qui a beaucoup de mal à se faire des amis et vit encore chez ses parents ; Jean-Marc Poulain, 47 ans, romancier historique "has been" qui vient de perdre sa femme Barbara et de découvrir que celle-ci tenait secrètement un blog consacré aux romances des éditions Colombine :-p.
Rien ne les relie, si ce n'est qu'ils possèdent chacun au moins un culbuto (un de ces jouets à bascules aussi appelés poussah - je l'ai appris à cette occasion) auquel ils tiennent tout particulièrement. Et dans le socle de chacun de ces objets, les 3 héros trouvent tous un énigmatique message. Par l'intermédiaire du blog de Barbara, les routes des 3 protagonistes vont se croiser et, ensemble, ils décident de mener l'enquête pour reconstruire l'histoire de ces culbutos Educal, fabriqués dans le Jura au début des années 70. Des brumes jurassiennes aux côtes normandes, en passant par Dijon et Grenoble, ces 3 âmes solitaires réunies dans une petite Coccinelle vont se rapprocher, retrouver une partie de ce qui leur manque et découvrir les films de Truffaut...
Si les premiers chapitres m'ont d'abord laissée un peu perplexe car j'y cherchais une unité (et si je ne comprends toujours pas comment un ruban de machine à écrire peut encore miraculeusement fonctionner du premier coup, au bout de 30 ans...), j'ai fini par m'attacher à toute la galerie de personnages peuplant ce nouveau récit "feel good". La magie finit par opérer et tout trouve tranquillement et joliment sa place. Malgré tout, je garderai une préférence pour L'atelier des souvenirs.
332 pages
Lu dans le prolongement du challenge...
(billet 2019 n°31)
