Ce film américain de Theodore Melfi (sorti sur nos écrans en 2017) est un vrai petit bijou d'intelligence, d'émotion et de tolérance ! Au début des années 60, alors que la Russie et les USA se lancent dans la course à la conquête spatiale, la NASA tout récemment créée rassemble les plus grands cerveaux scientifiques.
Et dans le groupe ouest des mathématiciennes, installé à 1km du centre des opérations, on trouve une trentaine d'afro-américaines diplômées, des physiciennes, des génies des sciences qui calculent et vérifient un tas de données indispensables à l'avancement de la recherche sur le vol dans l'espace.
Parmi elles, nous suivons 3 "figures de l'ombre" ayant réellement existé et qui ont durablement marqué l'histoire de la NASA, 3 femmes, 3 proches amies : Katherine Goble (Taraji Penda Henson), veuve avec 3 filles ; Mary Jackson (Janelle Monae), mariée, 2 enfants, et dotée d'une féroce ambition (elle sera la première femme ingénieure noire de la NASA) et Dorothy Vaughan (Octavia Spencer, vue dans "La couleur des sentiments"), leur responsable un brin plus âgée et passionnée d'informatique (c'est d'ailleurs elle qui supervisera toute la programmation du premier et énorme ordinateur IBM installé pour l'occasion).
Kirsten Dunst incarne la supérieur de Dorothy, d'abord pétrie de préjugés et soucieuse de rester dans un cadre "convenable" mais qui finira par se laisser fléchir et par faire preuve d'ouverture d'esprit.
Al Harrison (Kevin Costner), qui dirige le groupe de travail sur la conquête spatiale, a, lui, sous ses ordres Paul Stafford (Jim Parsons de "The Big Bang theory"), l'ingénieur en chef du programme, mais il a besoin d'un mathématicien pour relire les calculs de Stafford et réaliser des compte-rendus : c'est ainsi que Katherine, la véritable héroïne, arrive au grand QG... A l'heure où le satellite Spoutnik est lancé et où Gagarine s'apprête à devenir le premier homme parmi les étoiles, les Américains doivent impérativement marquer des points de leur côté : c'est ce qu'ils feront avec l'envoi en orbite du sympathique John Glenn (Glen Powell, le bel Américain dans "Le cercle littéraire de Guernesey").
En plus de l'intérêt documentaire de cette histoire et de l'admiration que font forcément naître le parcours, la ténacité et le travail incroyables de ces femmes à la fois brillantes scientifiques et mères de famille, tous les aspects de la ségrégation raciale et de la lutte pour les Droits Civiques sont aussi abordés. Ainsi Katherine doit-elle courir à chaque fois en talons hauts pour atteindre les toilettes destinées aux femmes de couleur, dans l'aile ouest ! Elle n'est pas non plus censée se servir de la même cafetière que ses collègues. Quant aux repas, ils se prennent inévitablement dans une salle à part...
J'ai d'ailleurs beaucoup aimé ce que fait Al Harrison pour mettre tout le monde à égalité, et ai apprécié l'évolution des mentalités de chacun. On parle également de Martin Luther King et de JF Kennedy. Tout est fait avec beaucoup de subtilité. Bref, un coup de coeur à voir et à faire voir ! Et la bande-son est signée Pharrell Williams... :-)
A lire aussi : le billet de Blandine qui m'a donné envie de regarder ce beau long-métrage. Et Marielle l'a vu, depuis. Merci, Choco-Bro ! ^_^