❤ Elizabeth Peters, "La malédiction des pharaons"
Très intéressée par un ancien article de Romanza, j'ai récemment fait la connaissance d'un couple de détectives anglais pas communs et diablement attachants créé dans les années 1970-80 par l'Américaine Elizabeth Peters (1927-2013) : Amelia Peabody et son mari Radcliffe Emerson, tous deux égyptologues de renoms et de caractère.
En cette fin du XIXe siècle, rentrés dans le Kent pour élever leur fils, le très précoce et délicieusement ingérable Walter dit "Ramsès", ils s'étaient promis de ne retourner dans la Vallée des Rois qu'une fois leur enfant plus grand. Mais les récentes unes du Times, faisant état de décès suspects après la mise au jour d'un tombeau apparemment encore inviolé, ont eu raison de leurs prévisions : Peabody et Emerson laissent leur rejeton au frère d'Emerson et à sa femme qui, après tout, ne sont pas à un enfant près, et acceptent de reprendre les fouilles de Lord Henry Baskerville, étrangement mort dans son sommeil, non loin de Thèbes. Là-bas, ils rejoignent toute une petite troupe composée de gardes, d'ouvriers, d'une veuve irritante, d'une séduisante dessinatrice et de sa mère férue de vies antérieures, d'un traducteur allemand, d'un journaliste irlandais sans scrupules et d'un riche Américain. Un assassin rôde. Morts sur le Nil. Alors, ombrelle à la main, forte de ses connaissances en médecine et de ses intuitions, Amelia veille sur son mari, un hercule qui aboie mais ne mord guère, qu'elle soutient envers et contre tout :
Sur le plan professionnel, Emerson est le plus grand archéologue de ce siècle, voire de tous les temps. C'est seulement dans les aspects quotidiens de la vie qu'il manifeste un degré normal d'incompétence masculine.
Les films "La momie" avec Brendan Fraser : un must ! ^_^
Narratrice exhaustive, sûre d'elle et malicieuse, Amelia nous fait vivre de l'intérieur ses joies d'égyptologue et l'avancée de son enquête. En concurrence productive avec son époux, elle évoque aussi leur relation conjugale, tumultueuse et passionnée, avec un second degré désopilant ! Bravo à l'autrice (et au traducteur) pour sa maîtrise de l'intrigue policière et de l'humour anglais, porté à un de ses plus hauts niveaux ! Un pur régal. J'aimerais à présent retrouver les Peabody/Emerson dans d'autres enquêtes tout aussi réjouissantes.
380 pages
(billet 2019 n°10)
(présentation et choco-récap)