❤ Ruth Hogan, "Le gardien des choses perdues" (lu début janvier)
Un vieux monsieur distingué nommé Anthony Peardew raconte, dans les livres qu'il écrit depuis sa confortable maison baptisée Padua, l'histoire d'objets perdus qu'il a passé presque toute sa vie à collecter et à conserver avec amour en souvenir de sa fiancée, décédée peu de temps avant leur mariage, dans les années 70 : celle-ci lui avait en effet confié un médaillon qu'il a égaré le jour même du décès de Thérèse.
Au milieu des années 2000, Anthony embauche Laura, la trentaine, divorcée, égarée dans sa propre existence, pour lui tenir lieu de secrétaire... et lui demande, à sa mort, de poursuivre son oeuvre en tentant de retrouver les propriétaires des objets peuplant son bureau. Il lui demande aussi, ainsi qu'à Freddy le jardinier, de prendre soin de Sunshine, une jeune fille du quartier atteinte de trisomie 21, infiniment attachante et qui semble douée d'un étrange pouvoir, celui de "lire" à travers les choses qu'elle touche. Ainsi, comme Antoine de Padoue, le saint patron des objets perdus, l'écrivain à la retraite a-t-il désigné des successeurs dignes de prendre soin de son trésor, de sa maison, de sa roseraie plantée par amour et, encore plus important, prendre soin d'eux-mêmes et de la petite communauté qu'ils ne tarderont guère à former.
Ce qu'Anthony ne savait pas, c'est que, le jour de la mort de sa chère Thérèse, deux autres vies allaient se retrouver à jamais liées l'une à l'autre, à seulement quelques mètres de là... Eunice et Bomber se rencontrent à ce moment et joueront tous deux un rôle essentiel dans le destin de tous les autres personnages de ce roman formidablement bien construit, plein de bienveillance, doux et très élégant.
Si les thèmes abordés sont durs (le deuil, la maladie, la séparation, les mauvais choix, l'incompréhension), on trouve aussi un fantôme attachant, des chiens marrants, de la musique, un bouquet de références cinématographiques, de jolies déclarations maladroites, beaucoup de beaux sentiments et du thé, beaucoup de thé sucré et revigorant. Noté chez Brize puis sur Le Livre d'après, ce récit "feel good" intelligent et très efficace aurait dû se déguster par petits bouts, tranquillement, petit à petit. Moi, je n'ai pas pu : j'ai tellement aimé, je l'ai trouvé tellement merveilleux, agréable, apaisant et inspirant que je l'ai dévoré dès qu'il est arrivé de la médiathèque. J'ai ri, j'ai pleuré, en un mot j'ai adoré ce roman qui fut mon premier coup de coeur de 2019. ^_^
349 pages
(billet n°22)
(présentation et choco-récap)