Katherine Rundell, "Coeur de Loup"
Au début du XXe siècle, peu avant la grande Révolution Russe, nous voici dans la forêt de Sibérie, sauvage et enveloppante à la fois. L'auteure imagine que les loups sont considérés comme des animaux de compagnie, de salon, par les familles les plus riches de Saint-Pétersboug. Mais lorsque certains deviennent trop encombrants ou incontrôlables, ils doivent retourner dans les bois. Et avant de pouvoir survivre seuls, ils doivent réapprendre la vie sauvage, redevenir des bêtes libres, autonomes : ça, c'est le métier de Marina, maître-loup, et de sa fille, Féodora dite Féo, notre héroïne de 12 ans. Féo a toujours vécu avec des loups à "ensauvager" autour d'elle, elle les connaît bien, sait lire en eux et ils la comprennent en retour : avec sa mère, ce sont ses seuls amis.
Jusqu'au jour où Marina est emmenée par le général Rakov, représentant du tsar. Rakov est un homme fourbe, cruel et rancunier ; il leur a interdit de s'occuper des loups mais les deux femmes lui ont tenu tête et Féo, avant de s'enfuir, a même blessé le terrible militaire. Aussi celui-ci s'est-il juré de retrouver l'adolescente. Aidée d'Ilya, un soldat à peine plus âgé qu'elle et qui a déserté de bon coeur pour la suivre car il rêve de devenir danseur, de ses 3 loups gardes-du-corps (Nox, Feu-Gris, Blanche), d'un louveteau qu'elle protège du froid sous sa cape, puis, plus tard, de toute une troupe d'enfants de tous âges, la fillette va tenter de libérer sa mère adorée...
Si les chapitres m'ont semblé un peu inégaux, j'ai quand même apprécié le souffle épique, l'ambiance glaciale et rude de ce récit d'aventures qui évolue peu à peu vers une marche pour la liberté, la justice et un avenir plus radieux (car c'est précieux et fragile, l'avenir ; il faut le protéger). Un roman recommandé par Philip Pullman, croisé chez Clarabel puis, beaucoup plus récemment, chez Chicky Poo.
275 pages