Marion Chesney (M.C.) Beaton, "Agatha Raisin enquête : Sale temps pour les sorcières" (9)
Ce 5 mars est consacré à l'auteure de cosy-mysteries M.C. Beaton.
L'occasion de retrouver ma vieille copine Agatha Raisin, pardi !
Ayant allègrement sauté le tome 8 (Coiffeur pour dames) car le n°9 me faisait davantage envie, j'ai directement retrouvé notre Mrs Raisin, mi-détective amateur mi-désastre sentimental et sociologique, à Wyckhadden, petite ville vieillissante du bord de mer, déprimante et battue par les vents hivernaux, dans laquelle elle a décidé d'attendre que ses cheveux repoussent (suite au désastreux shampooing à la crème dépilatoire du tome 8 sus-cité ;-p). Descendue au Garden Hotel, un établissement vieillot mais luxueux, elle se lie aux habitués, qui ont tous plus de 65 ans et un goût prononcé pour les soirées Scrabble. Promenades sur la plage ou sur la jetée, fête foraine un soir d'orage, soirées dansantes, virées shopping, projection humide du film "Titanic" qui vient de sortir (on est en 1999), fabrication d'un bonhomme de neige, petits pubs de caractère : tout est bon pour faire oublier à Agatha qu'elle s'est installée dans un hôtel quasiment réservé au troisième âge ! Elle rencontre ainsi Jimmy Dessop, l'inspecteur veuf du coin, honnête et avenant (lui fera-t-il oublier son éternelle obsession pour James Lacey ?!) et va consulter Francie Juddle, la "sorcière" de la ville, qui propose séances de spiritisme et potions de toutes sortes (y compris des philtres d'amour). Vous l'aurez deviné : Francie est bientôt retrouvée morte dans son lit et les hypothèses vont bon train. Dans quelle(s) affaire(s) Agatha s'est-elle encore fourrée ?
Inégalable Agatha, qu'on adore détester ! Cette lecture légère m'a de nouveau beaucoup plu ; d'autant plus que le cadre portuaire changeait agréablement de Carsely. J'ai aussi apprécié les clins d'oeil récurrents au chiffre 9 ainsi que les nombreux passages gourmands qui émaillent ce tome. D'abord dans les pubs (quiche-salade ; gâteau au chocolat nappé de caramel) puis au cours des différents dîners typiquement anglais proposés au Garden Hotel, par exemple :
Au menu ce jour-là, filet mignon de porc au miel, servi avec une compote de pommes, des oignons, des pommes de terre à l'eau, du gratin de chou-fleur et des petits pois. Le déjeuner s'acheva sur un pudding au caramel noyé sous une montagne de crème du Devon. Agatha finit son assiette et grogna : l'élastique de sa jupe lui cisaillait déjà la taille.
Chez nous, un midi : rôti-filet de porc, pommes de terre sautées, petits pois ET compote de pomme !
Comme d'habitude, le repas fut plus que copieux : rôti de porc, pommes de terre sautées, compote de pommes et tout un assortiment de légumes verts. En entrée, du pot-au-feu écossais accompagné de croûtons beurrés et, en dessert, des meringues et de la crème glacée. "Je n'aurais pas dû manger autant. Et puis zut, ces derniers jours n'ont pas été faciles, j'ai bien besoin d'un peu de réconfort", se rassura-t-elle.
Ce soir-là : du rosbif - délicieux - accompagné d'un Yorkshire pudding et de pommes de terre sautées, de courgettes et de carottes. Cette fois encore, elle se sentit coupable.
Et enfin, une escapade dans une ferme-salon de thé qui offre de délicieux scones :
Mrs Dunwiddy déposa sur la table un plat avec un couvercle, un pot de confiture de fraises, un ramequin de beurre et un bol débordant de crème, épaisse et jaune.
"Je reviens avec le thé".
Oh la la, que je comprends notre héroïne : comment ne pas craquer ? ;-)
297 pages