Après les fantômes,
🧛 voici les vampires victoriens 🧛
et "départ pour Londres", le thème du jour.

Kim Newman, Anno Dracula :
croquez la vie (ou pas) !

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Vlad Dracula avait pris Londres. Le prince de Valachie et roi des Vampires avait courtisé et séduit Victoria qui avait renoncé à son veuvage pour l'épouser. Alors Dracula avait entrepris de remodeler le plus grand empire du monde pour satisfaire ses desseins.

1888. Dans son salon, Florence Stoker se désole de l'absence de son époux, Bram, envoyé en camp de détention car il a pris parti, aux côtés du professeur Van Helsing, contre le Prince Consort Dracula. Au même moment, dans le quartier malfamé de Whitechapel, un mystérieux meurtrier surnommé "Scalpel d'Argent" assassine et mutile des prostituées : toutes ces femmes ont un point commun, ce sont des non-mortes, des vampires. L'inspecteur Lestrade, l'ami policier de Sherlock Holmes, enquête avec son équipe... et il y a urgence ! En effet, la situation politique est instable depuis que les ressuscités ont essaimé et investi toutes les classes sociales, toutes les professions : certains sangs-chauds (humains mortels) cèdent à la tentation de l'immortalité et réclament le "baiser des ténèbres" ; d'autres, en revanche, sont prêts à partir en croisade contre les vampires, en particulier contre la lignée de Vlad l'Empaleur.

Les adjectifs qui me viennent à l'esprit pour vous parler de ce roman (que je n'ai pas pu finir, autant l'avouer d'emblée) sont : unique, intéressant, foisonnant mais aussi extrêmement dense, touffu, complexe. En effet, l'auteur se réapproprie tout un tas d'univers ! Mêler faits divers à la Jack l'Eventreur, figures réelles et personnages fictifs dans une réécriture du mythe de Dracula et du roman de Bram Stoker est une idée assez géniale et très ambitieuse !! J'ai moi aussi été trop ambitieuse en me lançant dans cette lecture, dont je n'ai pas réussi à prendre le pouls (ok, peut-être pas la meilleure image quand on parle de vampires ;-p) et que j'ai choisi d'abandonner à la page 86 (sur 644, hum). Peut-être redonnerai-je un jour sa chance à ce roman par ailleurs chaleureusement recommandé par Lou...

Gail Carriger, Sans âme :
ombrelle, dentelles et dents acérées

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J'ai vu passer ce titre (le premier de la série Le Protectorat de l'Ombrelle, mêlant action, univers gothique et fantastique) sur de nombreux sites, ces dernières années, sans être particulièrement attirée...
Et puis un récent article de Bidib m'a subitement donné très, très envie d'enfin rencontrer "mademoiselle Alexia Tarabotti", une "vieille fille" londonienne dans la fin de sa vingtaine, 
au caractère bien trempé, au teint mat hérité d'un père italien à présent décédé, et surtout dénuée d'âme : cela fait d'elle une "paranaturelle", capable de neutraliser les pouvoirs de tous les autres êtres fantastiques (qui côtoient les humains dans ce monde-ci). Sa propre mère, désormais remariée, ainsi que ses deux demi-soeurs et son beau-père, tous irrémédiablement superficiels et mondains, ne connaissent pas son statut très particulier mais le séduisant Lord Conall Maccon, comte de Woolsey, loup-garou Alpha du Bureau du Registre Surnaturel d'origine écossaise (graou !), lui, est au courant. D'ailleurs, il existe entre les deux personnages une tension amoureuse évidente. Il faut dire qu'Alexia se retrouve souvent dans de drôles de situations ! La dernière en date : au cours d'un grand bal, seule dans une bibliothèque, elle a repoussé (avec son ombrelle pleine de gadgets) l'attaque d'un vampire impatient, visiblement non enregistré auprès des grandes "ruches" de la région... Et qui intervient pour gérer l'affaire ? Lord Maccon, bien sûr ! L'attaque a-t-elle un lien avec les récentes disparitions de créatures isolées, tout autour de Londres ? Faut-il alerter le "Cabinet fantôme" de la reine Victoria ? Les relations entre les êtes humains et les êtres surnaturels sont-elles si harmonieuses que ça ?

Piquant, impertinent, enlevé, délicieusement léger tout en étant bien ficelé, ce premier volet met en place un univers original, riche mais accessible, très steampunk (j'ai beaucoup aimé la présence de l'automate, les descriptions d'outils scientifiques ainsi que celle des grands ballons dirigeables dans Hyde Park : on peut même y prendre le thé). J'ai d'abord eu un peu de mal à y entrer mais, une fois que j'ai compris les codes et saisi le rythme du récit, je me suis régalée. L'Histoire de l'Angleterre se trouve aussi réécrite en intégrant une dimension fantastique, ce qui est vraiment très réussi. Et, globule sur la canine, il y a même la présence de la reine Victoria, à la fin. Bref, ce roman ferait un excellent film ! Ce n'est pas un complet coup de dents coeur mais ce n'est pas passé loinToutefois, suis-je la seule à trouver la couverture du Livre de Poche complètement ratée ? (avec un montage très bizarre, une tête disproportionnée et une robe-déguisement... o_O) 
425 pages

🧪💡 📐

En lien avec cet univers steampunk...
"The Aeronauts", une odyssée de Tom Harper
(vu sur Amazon Prime, fin janvier)

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Londres, 1862. James Glaisher est un jeune scientifique anglais ayant véritablement existé (interprété par Eddie Redmayne, vu dans "Les animaux fantastiques"). Astronome, il se présente également comme l'un des premiers météorologues et se dit capable de faire rapidement progresser ce domaine d'étude. Malheureusement, aucun de ses condisciples, plus âgés et bien sûrs d'eux, ne le prend au sérieux ; seul son ami John (Himesh Patel) semble véritablement croire en lui mais cela ne saurait lui suffire pour entrer dans l'Histoire.

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Glaisher se tourne alors vers une veuve intrépide, Amelia Rennes (Felicity Jones joue ici un personnage fictif, toutefois inspiré par l'aéronaute française Sophie Blanchard). Depuis un drame personnel survenu 2 ans plus tôt, celle-ci refuse de remonter à bord d'une montgolfière mais James réussit à la convaincre : en effet, pour faire avancer la science et faire taire ses collègues mauvaises langues, le jeune homme a besoin d'un ballon, et surtout d'une pilote ! Au prix de grands dangers, les héros réaliseront un exploit scientifique et humain, atteignant ensemble, au péril de leurs vies, une altitude et une température encore inédites jusqu'alors...

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J'ai bien aimé cette production de qualité, qui nous fait vivre un étonnant périple céleste, quasiment en temps réel. Les prises de vue sont à couper le souffle et l'idée d'intercaler des flashbacks à certains moments du voyage aérien est une bonne idée : cela nous permet de mieux cerner le passé, les motivations, le parcours et la personnalité des protagonistes. Dans une Angleterre victorienne corsetée, Amelia incarne en outre une femme éprise de liberté, tout aussi capable qu'un homme, si ce n'est plus. Enfin, le jeu des acteurs m'a paru excellent (de même que leurs délicieux accents ! ;-p). Bref, un long-métrage inspirant que je suis ravie d'avoir pu voir.

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(billet 2020 n°8)