(Susan Branch, il y a peu, sur son blog : "Hello darlings. Wow, how the world has changed since we last met !")
(Alors on s'fait plaisir : créations culinaires de Choco-Mum, Ness, Vir : pain, bouchées-choco, marbré, moelleux au citron, gaufres.
Merci pour ces photos alléchantes. ^_^)
Après cette petite intro : bonjour, tout le monde ! ;-)
J'espère que vous allez bien.
(De notre côté, tout va bien et les 2 personnes infectées que l'on connaît vont mieux et sont bien prises en charge.)
(Aujourd'hui, on prend l'avion... pour de faux. Bouquet ramené ce matin de promenade. ;-p)
Alors que c'est parti (depuis le 1er avril) pour Un mois au Japon avec Lou et Hilde, et pour lutter contre l'enfermement, je vous propose un peu de tourisme ! Voici donc, en guise de transition géographique, un panorama de mes récents voyages (virtuels, pas de panique ^_^).
Le tout accompagné de quelques biscuits*, d'une pile de crêpes*, d'un hot-dog/frites, d'une soupe miso, de sushis, de nouilles sautées et de choux rouge ! ;-)
(* toujours réalisés avec l'aide de mon Mini-Marmiton de choc ;-p)
(Nos scones étaient raplaplas mais je voulais surtout vous montrer la PAL d'avant-sieste constituée par Lardon himself :-p)
Tout d'abord, direction l'Angleterre avec "La librairie de Mademoiselle Green", l'adaptation en film du roman de Penelope Fitzgerald, La Libraire. J'avais beaucoup aimé ce roman qui se passe dans le Suffolk et avais été très tentée par un billet de Milly consacré au film.
"La librairie de Mademoiselle Green"
(bande-annonce)
La délicate Emily Mortimer ("Sale môme", "Dear Frankie", plus récemment "Le retour de Mary Poppins") interprète Florence Green et Bill Nighy (un comédien que je trouve toujours génial, pas vous ?) joue le rôle de Mr Brundish. L'interprétation est de qualité, miss Mortimer rendant très bien le courage, l'énergie et en même temps les regrets de l'héroïne, et Mr Nighy se révélant parfait dans le rôle du misanthrope devenu fan de Ray Bradbury.
Les costumes des années 50 sont ravissants, la photographie très soignée ; on respire les embruns sur la plage en même temps que les personnages ; la vie et les codes de ce village étriqué sont bien rendus ; de même que la jolie relation entre Florence et la petite Christine qui vient l'aider dans sa boutique, après l'école.
Mais où est passé le fantôme ?? Tout l'aspect fantastique de la maison hanté a été évacué, snif.
Au final : "The Bookshop" est un très joli film mais je suis quand même un peu restée sur ma faim.
🌎
En route à présent pour les Etats-Unis. Alors que Totoro est retourné se balader dans les Rocheuses avec son jeu-western "Red Dead Redemption II", j'ai suivi avec plaisir une belle initiative américaine : un concert au profit de la recherche contre le Covid-19, enregistré entièrement avec les moyens du bord (merci, les épouses, les conjoints, les enfants qui ont filmé ;-p), chaque vedette chez elle bien sûr. C'est sur les comptes Instagram de mes chers Backstreet Boys que j'ai entendu parler de cette soirée spéciale et que j'ai pu voir des extraits assez sympas (du côté de la famille Littrell, il y a même eu un show-case très chouette, Baylee 16 ans, chanteur lui aussi mais dans le registre country, étant confiné avec ses parents :-p) :
Je me suis aussi enfin plongée dans un pavé qu'on me recommandait (surtout Benoît ^_^) depuis longtemps et qui m'a beaucoup plu : le grand succès de Joël Dicker (né à Genève en 1985) ! A mi-chemin entre "Twin Peaks" de David Lynch et Lolita de Nabokov, il y a ce groooos roman suisse, dévoré en 10 petits jours :
💖 Joël Dicker, La vérité sur l'affaire Harry Quebert
"Centrale de la police, quelle est votre urgence ?
- Allô ? Mon nom est Deborah Cooper, j'habite à Side Creek Lane. Je crois que je viens de voir une jeune fille poursuivie par un homme dans la forêt."
Printemps 2008. A New York, le jeune romancier à succès Marcus Goldman ne trouve pas l'inspiration qui lui permettrait de publier un nouveau succès. Démuni face à la page blanche, il se rend à Aurora, dans le New Hampshire, auprès de son mentor et ami, le célèbre écrivain Harry Quebert, qui y possède une charmante maison sur la plage. Harry lui donne de précieux conseils et invite Marcus à rester quelque temps chez lui. Pendant son séjour, Marcus trouve des photos d'une très jeune fille, dont Harry ne lui a jamais parlé mais dont l'artiste de 67 ans semble avoir été très amoureux : Nola Kellergan, 15 ans, disparue brutalement le 30 août 1975.
Marcus est rentré à New York depuis 2 semaines quand il apprend que les ossements de Nola viennent d'être retrouvés, totalement par hasard, dans le jardin de Harry... N'écoutant que son instinct (et fuyant son éditeur qui lui met la pression), Marcus retourne à Aurora, petite ville en apparence sans histoires mais en réalité bourrelée de secrets, soutenir son meilleur et seul ami, et mener sa propre enquête dans le but d'innocenter Harry Quebert...
De fausses pistes en rebondissements, des années 1950 à la fin des années 2000 (la première élection d'Obama occupe une place de choix dans l'arrière-plan politique), on se laisse complètement emporter par la trame de ce polar littéraire et sociologique diablement efficace !! C'est bien pensé, bien mené, drôle parfois, c'est écrit comme un film (l'adaptation de J-J. Annaud est sortie il y a 2 ans, avec Patrick Dempsey, Damon Wayans Jr et Ron Pearlman). Mon personnage préféré : le flic grincheux Perry Gahalowood. Mon seul regret : des tournures syntaxiques maladroites m'ont parfois gênée, un peu comme s'il s'agissait d'une traduction, mais ça ne m'a pas empêchée d'adorer l'intrigue. Lire aussi : le billet d'EstelleCalim.
860 pages
"Un bon livre, Marcus, est un livre que l'on regrette d'avoir terminé."
(Harry Quebert)
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Pour finir, je vous emmène au Pays du Soleil Levant, en lien avec le challenge de ce mois d'avril.
En mars, avec Totoro, mon inséparable compagnon dans la vie comme en matière de culture japonaise, on a regardé 3 films de Hirokazu Kore-Eda, un réalisateur né en 1962, qui fut un habitué des documentaires avant de passer à la fiction.
(Assortiment de dessins trouvés sur Pinterest.)
Tous sont sortis il y a moins de 5 ans et furent présentés lors de diverses éditions du Festival de Cannes. Tous offrent une image originale du Japon contemporain, associant agréablement tradition et modernité, préoccupations actuelles et questionnements plus profonds. Toujours autour du thème de la famille et avec un excellent acteur récurrent (rôles secondaires dans les 2 premiers, rôle principal dans le 3ème) : Lily Franky (oh, ce nom absolument génial ! ;-p).
💖 "Notre petite soeur" (2015)
(bande-annonce)
Trois soeurs, Sachi l'aînée (sérieuse, responsable, infirmière d'une trentaine d'années), Yoshino (rigolote, insouciante, buveuse de bière, employée de banque) et Chika (originale, bienveillante, vendeuse dans un magasin de sport), vivent ensemble à Kamakura (où se passe La papeterie Tsubaki), une ville moyenne située au bord de l'Océan Pacifique, pas très loin de Yokohama. Quinze ans plus tôt, leur père les a abandonnées, leur mère et elles, pour une autre femme, avec laquelle il a eu une 4ème fille. Une année après, c'est leur mère qui est partie à son tour pour Sapporo, les laissant à leur grand-mère et surtout aux bons soins de Sachi qui n'a jamais tourné le dos à ses devoirs. C'est d'ailleurs par devoir que les filles se rendent à l'enterrement de leur père. Elles font alors la connaissance de leur demi-soeur, Suzu, âgée de presque 14 ans et désormais orpheline. D'un commun accord, les jeunes femmes décident de l'accueillir dans leur vie et dans la grande maison familiale. "Un dortoir de filles", comme elles disent...
Pas de péripéties délirantes mais, au contraire, les mois qui passent et les liens qui se tissent en douceur. Une histoire touchante, délicate, douce, positive, très simple et en même temps pas si évidente que ça, qui nous fait découvrir peu à peu et avec une grande subtilité les secrets et les rêves de chacune des soeurs. Les personnages secondaires ne sont pas oubliés et certaines figures sont vraiment bien croquées. Bref, on a beaucoup, beaucoup aimé.
🍣 Instants gourmands : la liqueur de prunes réalisée chaque année avec les fruits du vieil arbre du jardin, les repas que prépare Sachi pour toute la maisonnée, le pittoresque bistrot "Au chat marin" où se réunit l'équipe de foot du collège et où la patronne sert de savoureux maquereaux marinés ou frits, les bentos dans le train...
"Après la tempête" (2016)
(bande-annonce)
(J'aime beaucoup le jeu des regards sur l'affichee japonaise ; il en dit long sur les liens entre les personnages.)
Ryota, un divorcé de 50 ans, un peu paumé et amateur de jeux d'argent, essaie de s'en sortir comme il peut pour payer la pension alimentaire qu'il doit à son ex-femme et subvenir aux besoins de leur fils de 11 ans, Shingo : c'est-à-dire que, détective privé, Ryota fait misérablement chanter les gens qu'il est chargé de prendre en filature, et qu'il vole l'argent ou les maigres possessions de sa mère vieillissante pour les mettre au clou, au grand désespoir de sa grande soeur bien pensante. Leur mère vit depuis 40 ans dans le minuscule appartement d'une cité et c'est dans cet appartement que va se jouer presque toute l'histoire. Une histoire toute simple : celle d'une famille déchirée par la vie, qui va pourtant passer une soirée et une nuit ensemble dans un petit T2, un jour de typhon, alors que la pluie martèle les fenêtres... Le temps d'évoquer, très subtilement, les souvenirs, les regrets, les griefs, et de se réunir avant de se séparer de nouveau, plus sereins sans doute.
Si j'ai eu un peu de mal à entrer dans cette histoire familiale urbaine, je me suis finalement attachée à ces personnages touchants et à leurs états d'âme. Le ton est juste, l'intrigue réaliste, le message apaisant... Un film humain, tout simplement.
🍣 Instant gourmand : le curry décongelé que sert la grand-mère le soir du typhon ; c'était le plat préféré du père de Ryota et lui-même en reprend 3 fois, il le dévore !
"Une affaire de famille" (2018)
(bande-annonce)
(L'affiche japonaise, façon Hokusai, est très réussie, non ?)
"Une affaire de famille" raconte le quotidien et les déboires (plus ou moins graves) d'une famille qui s'est choisie... En effet, une mamie sans le sou possède une petite maison traditionnelle noyée au milieu d'immeubles modernes. Devenue un vrai taudis, cette baraque abrite également une des petites-filles de la mamie ; la jeune femme gagne sa vie dans un peep-show. Autour d'elles, on trouve aussi un couple en marge la société (il travaille en intérim sur des chantiers, elle est blanchisseuse et trime dur pour une misère), leur fils de coeur Shôta (qu'ils n'envoient pas à l'école mais qu'ils envoient chaparder dans les magasins) et, depuis peu, Juri, une fillette frappée et négligée par ses parents que, comme pour Shôta, le couple a décidé de recueillir. (la petite comédienne n'est-elle pas magnifique ?) Vols à l'étalage, larcins en tous genres, quasi-enlèvements : tout n'est pas clair, tout n'est pas rose dans ce groupe qui semble pourtant vivre dans une certaine harmonie et qui paraît heureux.
Les deux-tiers du film sont plutôt drôles et lumineux, même si on se doute bien que ça ne peut pas durer ainsi : au Japon, plus qu'ailleurs, il est inconcevable d'admirer des gens qui ne suivraient pas les codes sociaux... Pourtant, on s'attache tellement à tous les personnages ! Et c'est le dernier tiers, qui représente finalement un retour à la norme, qui finit par nous sembler injustement cruel : ça ne devrait pas se passer comme ça. Un long-métrage à la fois déroutant, pétillant, touchant et doux-amer. Ne vous fiez pas à l'affiche tout sourires : c'est en réalité un film dur, un film engagé qui pose différemment les questions du lien, de la famille, de la maternité (et qui prend la société japonaise, lisse et policée, à rebrousse-poil). On a beaucoup aimé mais les dernières minutes sont difficiles à encaisser...
N.B. Comme d'autres titres, "La vérité", le dernier film de Kore-Eda, sorti en France en mars, est apparemment en libre accès sur Internet en ce moment (mais le casting, très français, ne nous tentait pas trop : Catherine Deneuve, Juliette Binoche).
Le dessin animé "Fune wo amu"
(disponible sur Amazon Prime)
Mitsuya Majime, un jeune représentant maladroit et introverti qui a pour seul compagnon son chat Tora (Tigre), fait la rencontre d'un vieil éditeur de dictionnaires qui cherche quelqu'un pour reprendre le flambeau et concevoir le Daitokai, une sorte de vaisseau sillonnant les eaux lexicales...
Quelqu'un qui aime les mots, qui ait une vision claire et synthétique de leurs usages dans la langue et qui ne parle pas pour ne rien dire : Majime est tout cela ! Il rejoint bientôt l'équipe "dictionnaires" de Genbu Books, trouve un ami en la personne de son collègue rigolo, volubile, et gourmand, et croise la route de la petite-fille de sa logeuse, une ravissante jeune chef qui travaille dans un bon restaurant. Associant amour de la langue (et en japonais, c'est encore plus subtil et intéressant) et amour des mets, cette adaptation de manga m'a agréablement surprise. Merci, Totoro, pour la recommandation ! ^_^
N.B. Toujours dans le domaine des mots, Hilde parlait récemment du manga Magus of the Library, dont le beau lancement m'avait intriguée lors du Salon du Livre de Paris 2019 (l'édition 2020 a évidemment été annulée). Et toujours au rayon "animé", comme des millions de gens actuellement, Totoro joue beaucoup au très, très mignon jeu Nintendo "Animal Crossing : New Horizons", en ce moment, sur la Switch...
Pour le mois japonais, le programme est ici chez Lou et là chez Hilde.
Nos 2 adorables organisatrices nous proposent de tenir un journal hebdomadaire de nos découvertes en lien avec le Japon (lectures et autres), sur le même principe que celui du week-end "Lire et vivre ensemble" en mars : c'est une formule assez libre et assez souple pour que tout le monde s'y retrouve alors n'hésitez pas à participer vous aussi ! NathChoco a déjà commencé à nous faire partager ses rencontres culturelles dans son "Petit journal de confinement, à la japonaise" (mais malheureusement, je n'arrive pas à déposer de commentaires chez toi, grrr) ; Lou et Hilde ont marathonné ce week-end, en compagnie de Bidib, Arieste, Syl, Sharon...
Ici, mon premier journal paraîtra en fin de semaine, c'est-à-dire au début de nos vacances scolaires, quand mon rythme de télétravail se sera calmé (certains jours, c'est carrément la foliiiiie entre les mails, les copies numériques à corriger et à renvoyer individuellement, les réunions en visio et les classes virtuelles - avec Totoro, on en aura fait 6 à nous 2 : c'est rigolo mais ça prend du temps).
Bref, j'ai hâte de vous rejoindre, les filles !
Alors à très bento (euh bientôt ;-p) !