Une inquiétante escapade londonienne
Fin juillet dernier, il y a eu une période où nous fredonnions souvent à la maison le générique du dessin animé "Sherlock Holmes" de Myiazaki (et notre P'tit Pims a suivi le mouvement). Sans doute parce que 2 albums sont arrivés chez nous à peu près en même temps et sur le même thème : d'après Conan Doyle... (dont j'ai pu lire cet été un ouvrage d'un genre bien différent : Le monde perdu) Parfait pour ouvrir ici le Challenge Halloween de façon assez "soft".
Benoît Dahan et Cyril Lieron,
Dans la tête de Sherlock Holmes : L'affaire du ticket scandaleux (tome 1)
Après avoir vu passer plusieurs fois cette BD (le premier volet d'un diptyque) sur les blogs, je n'avais pas manqué de la noter pour Ness, mon amie fan de Sherlock Holmes et de son univers ! Bon, allez, je peux l'avouer désormais parce qu'il y a prescription (et puis, elle est déjà au courant ;-p) : avant de l'emballer pour son anniversaire en août, j'y ai jeté un oeil (ok, les DEUX yeux, fins limiers que vous êtes ;-p). J'ai d'abord, comme beaucoup, trouvé le concept très original et ambitieux :
Les deux auteurs nous emmènent donc à travers une version imagée et détaillée d'une enquête menée par Holmes et Watson (bon, comme d'hab, surtout par Holmes) : un docteur ami de Watson a été retrouvé dans l'East End, débraillé et légèrement blessé, après avoir vraisemblablement assisté à un spectacle exotique, monté autour d'un mage chinois. Le problème, c'est que la victime a tout oublié de sa soirée de la veille ! Charge à Sherlock de reconstituer les faits à partir d'indices minutieusement glanés et observés.
Les images nous montrent et nous expliquent, à nous pauvres simples d'esprit, comment fonctionne le cerveau du maestro-détective : ses compartiments, ses déductions, les liens qu'il crée entre les choses et les événements. Tout simplement impressionnant !
J'ai trouvé l'idée excellente et l'intrigue bien menée (même s'il manque la seconde moitié du scénario, disponible bientôt) mais je dois aussi reconnaître que, de mon point de vue, tout n'est pas simple à lire car les doubles-pages sont toutes très denses : on ne sait pas toujours par quoi commencer. Le point fort de cet ouvrage reste la qualité, le détail et la justesse de ses illustrations : élégantes et inquiétantes à la fois... 48 pages
Serena Blasco, d'après le roman de Nancy Springer,
Enola Holmes : La double disparition (tome 1)
On fait ici la connaissance d'Enola (qui se lit à l'envers "alone", "seule"), 14 ans, la petite soeur de Mycroft et Sherlock Holmes, qui reviennent à Ferndell Hall après de nombreuses années d'absence. Leur père à tous 3 est décédé depuis longtemps et leur mère aquarelliste, éprise de liberté, anticonformiste, qui a eu sa cadette à 50 ans totalement par hasard, vient à son tour de s'évanouir dans la nature sans laisser de traces.
Ou plutôt, quelques indices seulement, destinés à qui veut bien les chercher (et l'opiniâtre Enola se découvre vite un goût pour les enquêtes ; après tout, bon sang ne saurait mentir) : la jeune fille trouve ainsi un carnet de codes secrets ainsi qu'un répertoire des fleurs et de leur signification, les deux passions de "Mère", ce qui l'aide à éclaircir une partie du mystère. Alors que Mycroft veut envoyer Enola dans un pensionnat où elle apprendra à se comporter comme une véritable jeune fille de la bonne société et que Sherlock repart à Londres pour enquêter de son côté, leur soeur tient à leur démontrer qu'elle aussi peut jouer les détectives, comprendre le projet de sa mère et exploiter tous ses talents (d'autant qu'une autre affaire de disparition attire son attention, en chemin).
Facétieuse, inventive, futée et attachante, voici une héroïne que je suis ravie d'avoir ENFIN pu rencontrer et que je retrouverai avec plaisir dans un autre volume, si jamais l'occasion se présente. Je n'ai pas lu les romans originaux mais le dessin de Serena Blasco est assurément ravissant et apporte un grand dynamisme à ce sympathique récit (même le Lardon était sous le charme d'Enola ^_^). Hilde a justement évoqué ce premier tome en juin dernier (entre autres chroniques que j'ai pu voir sur différents blogs).
64 pages
Echo-ciné londonien
Le film "Golem, le tueur de Londres" de Juan Carlos Medina (2017)
avec Bill Nighy, Olivia Cooke, Douglas Booth, Sam Reid...
En septembre 1880, des meurtres sanglants sont commis dans le quartier malfamé de Limehouse ; ils sont l'oeuvre du Golem, une créature aussi légendaire que terrifiante, le pseudonyme d'un effroyable serial-killer. L'inspecteur Kildare (Bill Nighy) est chargé de reprendre une enquête qui piétine.
Au même moment, Lizzie Cree, une célèbre artiste de music-hall, est soupçonnée d'avoir empoisonné son mari, dramaturge. Kildare fait vite le lien entre les deux affaires... 4 suspects s'imposent, parmi lesquels Karl Marx en personne, qui vivait bien à Londres à cette époque et jusqu'à sa mort en 1883.
J'ai trouvé l'ensemble extrêmement convaincant ! Des bas-fonds londoniens aux coulisses d'un café-théâtre, voilà un thriller bien ficelé, qui vous fera sursauter jusqu'au bout ! L'aspect sanglant est quand même bien présent donc : âmes sensibles, s'abstenir...