Esprits et revenants, revenez ! (incluant 💖 "La Maison des oubliés")
(Casper et Kat, trop choux)
Aujourd'hui, un billet consacré aux esprits et fantômes de tous horizons,
contenant quelques nouvelles références (sinon, vous avez aussi le tag fantômes).
Commençons par des abandons sur le thème des non-morts ou spectres :
ces livres vous disent-ils quelque chose ?
Le vampire du CDI - J'adore Susie mais n'ai pas accroché et ai trouvé que l'intrigue tournait en rond...
Anno Dracula - Pavé abandonné car trop touffu, trop dense ; j'ai persévéré mais n'arrivais plus à suivre...
Les revenants - Lecture stoppée à la p.140 car je ne voyais toujours pas où l'auteure voulait en venir...
💖 Peter James, La Maison des oubliés
Aouch, après une scène inaugurale coup de poing (mieux vaut avoir le coeur bien accroché), nous voici arrivés à la Maison de Cold Hill, située un peu en hauteur par rapport au village du même nom, à 15km de Brighton. Nous y arrivons en même temps qu'Oliver Harcourt, dit Ollie, sa femme Caro et leur fille de presque 13 ans, Jade. Ils viennent d'acheter une immense bâtisse mi-victorienne, mi-géorgienne, certes de caractère mais dans un état déplorable puisque presque tout est à refaire : ainsi, Ollie, qui travaille chez lui en tant que concepteur de sites web de standing, doit-il gérer la valse des ouvriers et des mauvaises surprises pendant que Caro oeuvre à Brighton comme avocate spécialisée dans l'immobilier et que Jade s'habitue à sa nouvelle école tout en essayant de garder le contact avec ses anciens amis. Et ce n'est pas facile de discuter via "FaceTime" quand une vieille femme d'une autre époque, au visage empreint de méchanceté, s'invite dans votre dos ! Ni de passer une nuit tranquille quand tous les robinets de la propriété s'ouvrent en même temps ou que votre lit pivote à 180 degrés ! Bref, vous l'avez compris - et les Harcourt ne vont pas tarder à s'en rendre compte : la maison est hantée... par plusieurs spectres, certains plutôt amicaux mais d'autres franchement nuisibles, prêts à TOUT pour les faire partir... Leur vie tourne bientôt au cauchemar !
Repéré il y a peu chez Missy Cornish, cet ouvrage m'a happée ! Dévorée en 2 jours, l'histoire m'a tenue en haleine : un excellent titre dans le genre "thriller se déroulant dans un lieu maudit" !!
392 pages
Rozenn Illiano, Le Phare au Corbeau (lu fin avril)
Repéré chez Acr0 et chez Hilde puis recroisé brièvement chez Samlor, ce roman fantastique m'a beaucoup plu. Dans une réalité où les sorciers, bien plus nombreux que ce qu'on pourrait imaginer, sont engagés et exercent dans une sorte de système souterrain uniquement accessible aux initiés (et aux plus fortunés), Agathe, reniée depuis longtemps par ses parents parce qu'elle voit les âmes des morts, et Isaïah, son meilleur ami issu d'une grande famille pratiquant le hoodoo venu de Louisiane, sont exorcistes à Paris : ils libèrent les maisons des fantômes qui les hantent. Agathe repèrent les spectres ; Is connaît les formules et les pratiques pour les faire passer de l'autre côté. Et, à part pour quelques rares cas trop compliqués à gérer, qui les obligent à appeler Alpha, l'oncle d'Is, ou bien Oxyde, un autre célèbre magicien, les deux trentenaires forment un bon duo !
(roman lu pendant le confinement, d'où la longueur de mes cheveux sur la photo ^_^)
Mais quand Gaël, un ancien copain d'Is devenu maire en Bretagne, les fait venir sur le domaine réputé hanté de Ker ar Bran, à proximité du village de Landrez, dans les Côtes d'Armor, Agathe sent immédiatement que cette affaire ne sera pas comme les autres...
Apparitions surnaturelles, mystère des anges, de l'alchimie, forces telluriques, phare maudit, naufrages, étranges intuitions, vieux carnets, archives brûlées, froid inexplicable, chagrins et souffrances, goélands devenus fous, plusieurs générations d'habitants terrorisés, parallèles déroutants : le scénario est envoûtant et fait mouche ! Malgré quelques phases plus lentes dans le roman (avec des scènes qui se répètent sans forcément apporter grand-chose au récit) et pas mal de fautes d'orthographe (participes passés ou conjugaisons fantaisistes), l'histoire est très bien menée, avec des personnages vraiment intéressants, une intrigue réfléchie et complexe. Le mélange est particulièrement réussi entre l'ésotérisme et la vie (quotidienne, matérielle, moderne) qui nous est familière, ce qui m'a plutôt... charmée. ;-)
383 pages
Catherine O'Flynn, Ce qui était perdu
En 1984, à Birmingham, Kate a 10 ans, c'est une fillette soignée et très intelligente. Abandonnée par sa mère, orpheline de père, elle vit avec sa grand-mère Ivy et a pour improbable amie Teresa, une gamine au potentiel énorme qui s'est pourtant fait exclure de presque toutes les écoles de la région. Battue et effrayée, absolument pas en phase avec la réalité et ne comprenant pas la portée de ses actes, Teresa a besoin de Kate pour la guider un peu. Kate lui raconte qu'elle aimerait devenir détective : d'ailleurs, avec son chimpanzé en peluche Mickey, elle s'est déjà mise à suivre plein de suspects possibles et à consigner scrupuleusement leurs faits et gestes dans son carnet. Son terrain de prédilection pour "enquêter" est le tout nouveau centre commercial de Green Oaks. Un jour, Kate disparaît sans laisser de trace...
En 2003, Kurt, vigile, et Lisa, directrice de magasin de disques, travaillant tous deux depuis des années à Green Oaks, se parlent pour la première fois. La raison qui fait enfin se croiser ces deux personnages aux vies tristes et un peu stériles, c'est qu'ils ont tous les deux aperçu une mystérieuse fillette de 10 ans sur leur écran de contrôle ou au détour d'un couloir sombre, tard le soir après le boulot. Qui est cette enfant ? Que fait-elle ici ? Est-elle tout simplement en vie ou ne serait-ce qu'un fantôme ?
Si certaines parties m'ont plu, d'autres m'ont ennuyée (j'ai d'ailleurs sauté allègrement certaines pages de la seconde moitié pour pouvoir comprendre plus vite le fin mot de l'histoire). L'histoire de Kate est intéressante mais une nouvelle aurait peut-être suffi là où, à mon avis, le roman emprunte un chemin trop long et trop de détours inutiles. Quant à la critique de la société de consommation qu'on peut lire derrière les descriptions du centre commercial, elle ne m'a pas apporté grand-chose. Bref, une bonne idée de départ mais le tout ne m'a au final pas trop emballée... Emprunté à la médiathèque suite à un intriguant billet d'Anne.
342 pages
Shigeru Mizuki, NonNonBâ (lu fin juillet)
Ce volumineux manga datant de 1977 m'a attirée à la médiathèque, au milieu de l'été dernier.
Il raconte, de façon assez autobiographique, une partie de la jeunesse du jeune Shigeru (comme l'auteur, apparemment très célèbre au Japon), qui a 9 ans au début de l'histoire, dans les années 30. Shige-san se trouve au milieu d'une fratrie de 3 garçons, a une mère très fière de sa lignée et un père plus philosophe que travailleur (caissier dans une banque mais rêvant d'ouvrir le premier cinéma du village et d'y répandre un brin de culture, il se retrouve souvent dans des situations qui le ridiculisent alors que c'est finalement lui qui dispense le plus de sagesse à ses fils et leur donne les conseils les plus précieux).
Rêveur et aimant dessiner des BDs, le jeune Shigeru est très proche de NonNonBâ, une vieille dame, une "mamie" qui vit dans le même village reculé que lui (Kobe et Osaka font figure de cités exotiques pour les habitants) et qui, comme lui, croit aux yôkaï, ces créatures surnaturelles souvent invisibles pour la plupart des gens mais qui qui peuplent pourtant l'univers des hommes. La vieille femme, très pauvre, vient bientôt vivre avec la famille de Shigeru et peut lui raconter toutes les histoires de yôkaï qu'elle connaît ! En plus d'y croire, Shige peut cependant aussi voir ces esprits qui vivent dans la forêt, dans l'eau, dans les maisons... et ont vraiment toutes sortes de noms et d'apparences ! Ce qui est intéressant, c'est que ce monde fantastique côtoie intimement la vie réelle : amitié, loyauté, premiers émois, séparations, famille, fraternité, respect dû aux ancêtres, obéissance, libre-arbitre, entraide, pacifisme, leçons de vie...
Très réaliste dans la vie qu'il décrit et évoquant parfois des choses très dures (la guerre, la maladie, la mort qui n'épargne personne à cette époque, même les plus jeunes), cet ouvrage infinement plus riche que ce qu'il n'y paraît m'a charmée ! Les personnages sont intéressants, de même que le contexte historique et bien sûr l'irruption du fantastique dans la vie quotidienne, rurale de surcroît. NonNonBâ n'est vraiment pas passé loin du coup de coeur.
414 pages
Le film "After life" (2009)
avec Liam Neeson, Christina Ricci, Justin Long...
(bande-annonce)
Anna, jeune femme déprimée et insatisfaite, est victime d'un accident de voiture, juste après une dispute avec son fiancé Paul. Lorsqu'elle se réveille, elle se trouve au funérarium, entre les mains d'un étrange employé des pompes funèbres qui lui montre son certificat de décès. "Je ne suis pas morte ! - Vous dites tous la même chose..." Entre réalité et surnaturel, risques de la vie et manipulations, où se trouve la vérité ? Bon casting, bon thriller, même si j'ai trouvé les dialogues un peu faibles.
Le film "Shut in" / "Oppression" (2016)
avec Naomi Watts, Charlie Heaton, Oliver Platt...
(bande-annonce)
Ce thriller franco-canadien repéré l'an passé chez L'Or Rouge est une vraie réussite et m'a diablement fait frissonner ! Dans une forêt de Nouvelle-Angleterre, vit et travaille Mary (Naomi Watts, très convaincante), une pédo-psychiatre qui a perdu son époux dans un tragique accident de voiture 6 mois plus tôt, alors qu'il conduisait Stephen (Charlie Heaton, excellent comme dans "Stranger Things") dans un lycée, loin de la maison où ils avaient pourtant été si heureux tous les 3.
Mary s'occupe désormais seule de Stephen, son beau-fils de 18 ans devenu handicapé et mutique à la suite de l'accident, mais elle s'attache aussi à Tom, un patient de 9 ans complètement déboussolé. Elle se montre donc très inquiète lorsqu'elle apprend que l'enfant a mystérieusement disparu dans les bois. Nous sommes en plein hiver, il fait -10°C la nuit et la météo annonce une tempête de neige : comment le garçon pourrait-il survivre tout seul ?
Dans le même temps, Mary souffre de troubles du sommeil, est victime de visions inquiétantes (Tom serait-il mort et son fantôme viendrait-il la hanter ?) et croit peu à peu sombrer dans la paranoïa (la musique hypnotique rend parfaitement bien son état nerveux et le cauchemar dans lequel elle évolue). Elle demande de l'aide au Dr Wilson (Oliver Pratt) qui, à distance, l'invite à se ménager et à faire une analyse de sang... Torturé et efficace : très bien !
Cette thématique spectrale m'a aussi fait penser au premier épisode de la saison 4 de "MacGyver" (1988) :
connaissez-vous "Le secret de la maison Parker",
avec Teri Hatcher dans le rôle de Penny Parker, amie de Mac ?
Ca me donne aussi terriblement envie de revoir "La Momie" avec Brendan Fraser (1999) :
Et vous ? Quels sont vos chouchous et vos incontournables ?