Shaun Bythell, "Le libraire de Wigtown"
J'avais terminé ma récente vidéo écossaise en vous présentant l'ouvrage qui allait m'accompagner durant toute cette semaine de retour en classe : il s'agit de l'authentique journal d'un libraire écossais spécialisé dans l'occasion, écrit entre février 2013 et février 2014. Avec une régularité sans failles, Shaun Bythell y consigne des données techniques comme le nombre de clients quotidien de sa boutique, le montant se trouvant dans sa caisse chaque soir, le nombre d'ouvrages qu'on lui a commandés via Amazon et AbeBooks. Il relate aussi les diverses anecdotes, plus ou moins colorées et piquantes, liées à l'exercice de son métier : j'ai bien aimé les passages consacrés aux estimations de collections et au rachat d'ouvrages à des particuliers (ah, le livre dédicacé par Walter Scott, en février 2013), et découvrir l'engouement apparemment incroyable des Britanniques pour les livres parlant du chemin de fer et des trains. Les difficultés rencontrées par les libraires face aux géants d'Internet sont également évoquées, avec des explications édifiantes sur le fonctionnement des "partenariats" avec Amazon, du système de "notation" des vendeurs et du logiciel de mise à jour des prix. Enfin, on croise la petite amie de l'auteur, ses amis, notamment quelques auteurs, les clients d'un jour et les habitués (on sourit aux travers des uns et aux manies des autres), et surtout il y a Nicky, la vendeuse occasionnelle qui vient donner un coup de main à Shaun deux jours par semaine : excentrique, évaporée, obstinée, Nicky est impayable !
J'en attendais sans doute un peu trop et, si la première moitié de l'ouvrage m'a paru agréable et plutôt amusante, je me suis ennuyée avec le reste. Dans des journaux de ce genre, les répétitions sont à craindre et, en effet, il y en a (assez peu de février à mai mais ça ressort davantage ensuite et ça a freiné ma lecture). Bref, mon intérêt a fini par s'émousser et j'ai fini par survoler les 200 dernières pages. Mais peut-être y trouverez-vous davantage votre compte... J'ai tout de même glané une référence visiblement incontournable : A livre ouvert de William Boyd.
507 pages