Pennsylvanie, dernier quart du XVIIIe siècle. Benjamin Franklin, inventeur et diplomate renommé mais vieillissant, reçoit tout un tas de visites dans sa maison de Philadelphie : il doit faire un tri drastique parmi tous ces gens qui lui demandent une audience.
Un jour, se présente à lui un drôle de couple qui capte son attention. Cet homme et cette femme lui offrent le récit d'une aventure hors du commun, bien réelle (car inspirée de faits historiques avérés) et passionnante, qu'à l'instar de Shéhérazade,ils révèleront jour après jour à leur auditeur. L'homme s'appelle Auguste Benjowksi ; son épouse, Aphasie. Né aux confins des Carpates, Auguste a été éduqué par un précepteur français imprégné de la philosophie des Lumières... ce que son père le comte n'a pas toléré longtemps. Au moment où il quitte le château familial, Auguste croit en la liberté, en la valeur et en la dignité humaines. Il prouve son courage dans l'armée en Autriche et en Pologne mais est fait prisonnier par les Russes puis envoyé au bout du monde à travers la Sibérie, au Kamtchatka, où il rencontre Aphasie, une femme forte, intelligente et passionnée, qui l'accompagnera sur les mers jusqu'au Japon et en Chine, dans les salons parisiens sous le règne de Louis XV et jusqu'à l'île de Madagascar dont Auguste sera bientôt proclamé roi !
(Cette lecture faisait partie de mes objectifs-culture pour ces 2 mois. Photo : oui, c'est l'été ! ;-p)
Il y a beaucoup d'humanité dans ce 13e roman signé J-C. Rufin, ancien médecin, ancien président d'Action Contre la Faim, ancien ambassadeur et désormais membre de l'Académie Française : bref, de l'humanité, cet écrivain n'en manque pas.. et cela transparaît dans son oeuvre. Il a choisi ici une figure dont le parcours fait un peu penser au sien : touche-à-tout, prêt à défendre ce en quoi il croit. Quel destin incroyable ! Quel souffle d'aventure et quel beau conte philosophique moderne : on se croirait dans une oeuvre de Voltaire (d'ailleurs on le cite, ainsi que Montesquieu, Diderot - surtout son Supplément au voyage de Bougainville, que je me rappelle avoir étudié à la fac), Rousseau ou encore d'Holbach). Benjowski, entre le héros libérateur et le héros picaresque, est un personnage digne d'admiration... et son épouse encore davantage (bien que son existence soit contestée par certains). J'ai vraiment beaucoup aimé le voyage à travers le temps et à travers le globe. Merci, Choco-Mum, pour le prêt ! ^_^
371 pages
Déjà lus, du même auteur : Globalia et Le parfum d'Adam.
Bon dimanche.