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Paris : contes contemporains (💝 le film "Miss")
(ABBA dans la capitale française : 1979 puis 1980)
Après le Paris ancien, second volet de mon billet-bouquet parisien :
cette fois, promenades à travers mots et images dans notre Paris moderne.
Et pour ne pas partir le ventre vide, les beaux croissants (à faire cuire) de Totoro : miam !
Et une assiette de cookies aux pépites de choco fondantes.
Nancy Guilbert, Venise, Bises, Cerises (2020)
Venise (ou "Venisette" pour son papa), 12 ans, est en 5ème B au collège Chateaubriand à Paris. Entre les séances "shopping de seconde main" avec sa marraine Petra (Venise a perdu sa mère lorsqu'elle avait 3 ans), son compte Insta de couture, ses créations de vêtements et d'accessoires customisés et les confidences avec ses meilleures amies du collège, Kenza et Zélie, la vie de Venise est plutôt bien ordonnée. Malgré tout, elle se sent fréquemment submergée par ses émotions, par le chagrin car sa maman lui manque (des passages très touchants) mais ce qui va faire sortir l'héroïne de ses gonds, c'est quand la peste du collège commence à balancer des vacheries sur son père, danseur étoile et professeur de danse ! Heureusement, un garçon de 4ème, Zadig, va entrer en scène, ainsi que sa grand-mère libraire : deux personnages qui aideront Venise à faire face.
La vie de cette jeune fille m'a émue, son deuil passé mais aussi et surtout la jolie relation qu'elle a avec son père : les mots de Nancy Guilbert, frais, tendres et justes n'y sont pas pour rien ! Voici donc un petit roman actuel, émaillé de paroles de chansons, de références littéraires (du manga Fruits Basket à Oscar et la dame rose d'E-E. Schmitt, en passant par le concours de poésie de l'établissement) et de moments cosy gourmands :
* "Je sèche mes yeux, on prépare du chocolat chaud pour moi, un thé aux épices et à la bergamote pour Petra, et une assiette de cookies fondants."
* "Bol de soupe carottes-curry et croque-monsieur avec pas trop de gruyère râpé dedans, ça te va ?"
Ce n'est pas un complet coup de coeur mais j'ai assurément aimé cette lecture trouvée à la médiathèque et repérée avant cela chez Blandine ! ^_^
216 pages
Charlotte Léman,
Si la vie te donne des citrons, fais-en une tarte meringuée (2020)
Clémence, 43 ans, vit à Paris avec Antoine, son mari depuis 20 ans, et leur fils de 17 ans. Son métier d'assistante (comprenez par là esclave) dans une boîte vendant des détergents ne l'emballe pas plus que ça mais elle trouve des compensations dans les pauses café entre collègues, la satisfaction de rentrer chaque soir dans son appartement cossu et ordonné et les échanges sur son chat "Les toquées du siphon" (car Clémence adore faire de la pâtisserie). Le jour où Antoine la quitte pour une fille qui pourrait être la sienne, son monde s'écroule... Mais, peu à peu, notre héroïne va évoluer, s'affranchir de tout ce qui l'entravait jusque là (belle-maman, mère, belle-soeur, patron, mari, limites imposées, mauvaises habitudes données, appréhensions injustifiées) et reprend sa vie en main. Direction Biarritz, pour commencer... !
Sans surprise, les moments gourmands ne manquent pas : les lasagnes chèvre-épinards, le gratin de légumes à la feta, filet mignon et purée de pommes de terre maison / plateau de fromages avec salade / charlotte poire-chocolat, les énormes tartines de Nutella croquées par le fils au p'tit déj, macarons Ladurée en cas de déprime, chipirons à la plancha et pana cotta aux fraises savourés à Biarritz, les smoothies (dont soleil sucré) à la fin du livre...
Si ce genre de romans "chick litt à la française", trop prévisibles et trop faciles, ne m'enchantent plus autant qu'avant, et si j'ai honnêtement survolé le dernier quart du livre, j'ai quand même souri à de nombreuses occasions et bien aimé la métamorphose de Clémence ainsi que son parcours pour enfin devenir elle-même. L'histoire est certes cousue de fil blanc mais les hashtags à chaque fin de chapitre sont une bonne idée. Juste ce qu'il fallait pour accompagner une lourde semaine de conseils de classe ! ^_^
230 pages
"Comme un chef" (2012) de Daniel Cohen,
avec Mickaël Youn, Jean Reno, Raphaëlle Agogué, Salomé Stévenin, Issa Doumbia...
(bande-annonce)
Jacky Bonnot (Mickaël Youn, plutôt bon, oscillant entre assurance et naïveté touchante), trentenaire sympathique qui "vit" la cuisine comme personne, connaît par coeur des centaines de recettes et les réalise avec un talent incroyable ; il a cependant un gros problème : il est incapable de garder un emploi stable, ce qui commence à exaspérer sa femme Béatrice, enceinte !
Lorsque, suite à une rencontre totalement fortuite, le grand chef étoilé Alexandre Lagarde (Jean Reno, dont le jeu m'a malheureusement paru très mauvais) lui demande de l'aide pour contrer les projets "moléculaires" de son principal investisseur, Jacky n'ose pase dire à son épouse qu'il se lance dans un stage non rémunéré pour une durée indéterminée... Dès lors, Jacky va devoir jouer sur deux tableaux et ce ne sera pas sans risques !
Malgré la piètre performance de Reno, Mickaël Youn et Issa Doumbia, particulièrement, sortent leur épingle du jeu et animent une comédie gastronomique sympathique, qui m'a parfois bien fait rire ("Brian", l'infiltration à la japonaise, les émissions de télé ;-p) mais qui m'a aussi semblé un peu poussive.
Etant bon public, je ne retiendrai que les meilleurs moments de ce film "moyen+" qui bénéficiait pourtant d'un magnifique générique d'introduction très original (ex : "montage ciselé par...", "son incorporé par... mixé par... assaisonné par...").
"My old lady" (2014) d'Israël Horovitz,
avec Kevin Kline, Kristin Scott-Thomas, Maggie Smith, Dominique Pinon...
(bande-annonce)
Mathias, 56 ans, américain, semble avoir tout raté dans sa vie : 3 divorces, pas d'enfants, une carrière littéraire avortée, pas d'argent de côté. Il mise tout sur l'héritage laissé par un père qu'il a pourtant toujours haï et qui ne paraît pas lui avoir porté beaucoup d'estime de son vivant - ça continue d'ailleurs apparemment au-delà de sa mort...
Car lorsqu'il débarque de New York pour venir vendre ce gigantesque appartement avec jardin, situé au coeur du Marais à Paris, Mathias est surpris de constater que la propriété est en fait un viager, occupé depuis plus de 40 ans par Mathilde Girard, 92 ans, d'origine anglaise, et sa fille éternellement célibataire Chloé, "plus belle et déjà presque vieille". Presque aussi névrosée que l'Américain, Chloé se montre tout de suite hostile à Mathias, tandis que sa mère, pourtant plus à cheval sur les convenances voire rigide sur certains points, a l'air plus accessible. D'ailleurs, quelle était réellement la relation entre Mathilde et le père de Mathias ?
Secrets familiaux, révélations, drames intimes, regrets, choix de vie et erreurs se trouvent au menu de ce film, qui est l'adaptation d'une pièce de théâtre. Incroyablement, il y a aussi un humour très subtil dans certaines scènes, beaucoup d'émotion évidemment mais aussi de l'espoir. Les seconds rôles, comme celui de Dominique Pinon et de la doctoresse, sont très chouettes aussi. Les acteurs, sans surprise, sont excellents (j'avais déjà vu Kline et Scott-Thomas ensemble dans "La maison sur l'océan", ainsi que le duo Scott-Thomas / Maggie Smith dans "Keeping mum"). Quant à notre capitale, elle est présentée avec juste le bon dosage de romantisme et de réalisme. Un bon moment.
Gourmandisement parlant : le bon vin rouge, les huîtres, les repas pris à 20h précises !
Les 2 premiers épisodes de "Emily in Paris" (2020)
(bande-annonce)
Comme Samarian récemment, j'ai commencé cette série "feel good" (recommandée par Choco-Bro, si si, merci ^_^) et ai suivi une adorable jeune conseillère marketing américaine, spécialiste des réseaux sociaux, qui débarque de l'Illinois pour aider l'équipe d'une boîte de pub prestigieuse en France.
Ah, les pains au chocolat, le fromage, la viande à point... !
Si le premier quart d'heure m'a laissée perplexe, je me suis vite laissée charmer par l'héroïne, par son énergie et son capital sympathie incroyables ! La vision de Paris et des Français est idéalisée et en même temps très réaliste, par certains aspects culturels ou sociaux. Il faut dire que par rapport aux codes de Chicago (travail, vie amoureuse, relations humaines en général, cigarette etc), la capitale française est un tout autre monde ! Quand "Amélie Poulain" rencontre "Sex & the City" (même scénariste, Darren Star, créateur, en leur temps, de "Berverly Hills" et de "Melrose Place")... J'ai bien envie de poursuivre la saison 1 car c'est très drôle et frais, décomplexé et très second degré (du moins, j'espère).
💝"MISS" (2020) de Ruben Alves,
avec Alexandre Wetter, Isabelle Nanty, Pascale Arbillot... et Sylvie Tellier !
(bande-annonce)
Je n'ai su qu'après avoir vu ce film que Sylvie Tellier, présidente du Comité Miss France, avait largement collaboré au projet, autorisant même l'utilisation du logo Miss France et de la musique officielle... Je me suis fait surprendre par ce film merveilleusement touchant, juste et élégant.
Paris, aujourd'hui. Isabelle Nanty incarne Yolande, qui loge chez elle, dans une ambiance colorée et sans fausse-pudeur, une vraie cour des miracles : travestis, ex-drogués, clandestins... Parmi ce petit monde, il y a Alex, un jeune homme dont le rêve secret a toujours été de participer au concours Miss France. Il ne vaut pas devenir une femme mais ne se sent pas homme pour autant. Difficile de trouver sa place. Orphelin depuis l'enfance, il n'a pas grand monde sur qui compter. Alors, aidé par ses colocataires et régulièrement rappelé sur terre par Yolande, sa mère de substitution, il se lance dans cet incroyable défi, devient Miss Ile-de-France et participe à la grande élection. Le secret sera-t-il gardé jusqu'au bout ?
Au-delà du film à paillettes, on trouve ici les drames de la vie, la force et le courage pour les surmonter, la compassion, la recherche de la liberté, le combat contre les préjugés, l'anticonformisme, l'identité, l'acceptation de soi... Ce long-métrage, qui appartient décidément à la catégorie des "beaux films français", émouvant et en phase avec son époque, casse les codes (des concours de beauté, des genres, de la famille).
J'ai aussi beaucoup aimé la réflexion sur ce que c'est qu'être une femme, et être une femme vue par les hommes, à quel point c'est difficile parfois. Isabelle Nanty est formidable, l'acteur androgyne Alexandre Wetter joue extrêmement bien son personnage d'écorché, fragile mais qui se découvre finalement une force surprenante. Quant au petit rôle d'Amanda Lear, extra ! Superbe réalisation avec, de surcroît, une bande-son particulièrement réussie : j'ai A-DO-Ré ! Merci, Choco-Bro, d'avoir pensé à moi ! ^_^
Gourmandisement parlant : le fameux couscous de Yolande.
Echo : avec Totoro, on a vu les 6 premiers épisodes de la fausse émission de télé-réalité "La Flamme", parodie du "Bachelor", avec Jonathan Cohen, Géraldine Nakache, Leïla Bekhti, Florence Foresti, Ana Girardot, Pierre Niney, Orelsan et... Marie-Pierre Casey !! On a pas mal ri, surtout avec le personnage blond de "Chataléré" (Camille Chamoux) ! ;-D Si c'était sympa (mais pas inoubliable), les bêtisiers, eux, sont à mourir de rire !
(billet 2022 n°8)
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