Le Tour du Monde en 80 livres : mars (💝 "Une soupe à la grenade")
A la fin de chaque mois, je dresserai un bilan "voyageur" dans le cadre du challenge super motivant
de Bidib, "Le Tour du Monde en 80 livres", le challenge qui vous fait aimer la littérature étrangère.
Pour progresser, c'est la nationalité des auteurs qui compte et non le cadre de l'histoire.
visited 8 states (3.55%)
Alors, où suis-je partie en mars ?
Euh... eh ben... presque exclusivement dans des pays déjà visités en janvier-février puisqu'il y a eu principalement des auteurs français (notamment pour la thématique Paris ici puis Paris là) et japonais (à venir mais déjà dans ma dernière vidéo). D'ailleurs, en ce qui concerne le Japon, le challenge 2022 de Lou et Hilde a bien été annoncé sur Instagram (mais je n'y ai plus accès alors j'ai récupéré les logos chez Blandine ^_^) : yeepee ! ;-)
Durant le mois écoulé, seuls deux ouvrages sont sortis du lot, géographiquement parlant : l'un m'a une nouvelle fois emmenée au Canada (mais l'auteure est née dans le Jura) ; l'autre jusqu'en Irlande (mais l'auteure est Iranienne).
Marie Page, Hot-dog ou petit pain au chocolat (1988)
Fin des années 80. Alex, 13 ans, et sa soeur Caroline, 10 ans, ont un père britannique, une mère française, et ils vivent tous les 4 au Québec. Alex est un ado sans histoires, peu expansif, qui tient un journal et y raconte au jour le jour les petits et grands événements de leur vie de famille internationale, dans les Cantons de l'Est : querelles avec sa frangine, aventures autour de leurs animaux, accident de vélo, disparition de Caro, conversations étranges surprises entre leurs deux parents... Qu'est-ce qui se prépare sans que les enfants n'aient été mis au courant ? Par le biais du cahier d'Alex, le frère et la soeur aux caractères si différents, arrivent à mieux communiquer et à faire avancer leur relation...
Ce récit, assez calme mais qui sent bon l'authentique, aborde les thèmes de la vie, des thèmes lourds parfois mais qui parlent au coeur de tous, petits et grands. Les expressions québécoises m'ont inévitablement fait sourire mais j'ai trouvé un peu lourde la quantité de fessées, gifles et autres coups évoquée : une autre époque, assurément...
212 pages
* P'tit dej : céréales et rôties (toasts) au beurre de peanut.
* Dîner improvisé : Kentucky Fried Chicken et frites.
* Un dîner perturbé : Maman a brûlé le riz, sa sauce a tourné et les côtelettes de porc n'étaient pas cuites. A part ça, le repas était réussi !
💝 Marsha Mehran, Une soupe à la grenade (2005)
1986. Trois sœurs iraniennes, Marjan, Bahar et la petite dernière, Layla, 15 ans, ont quitté leur pays pour fuir la révolution islamique. Elles se sont installées dans un petit village irlandais sans histoires, Ballinacroagh, et y ouvrent un restaurant de spécialités perses (une recette introduit chaque chapitre) : malgré le calme apparent de cette bourgade de carte postale (moutons et falaises sur la mer inclus), leur venue crée bien des remous dans la population locale, aussi bien du côté des hommes que des femmes...
Le fait que l'auteure (elle aussi immigrée en Irlande) soit morte à 36 ans en 2014, dans des conditions très mystérieuses, m'a d'abord interpellée. Puis, comment résister à une telle couverture sur le présentoir de la médiathèque, hein ? ;-) Je suis toujours en train de lire ce roman (environ 160 pages à l'heure actuelle, soit plus de la moitié) mais je n'avance pas vite.
Bon, depuis hier soir, le Covid m'a enfin eue (j'étais passée au travers depuis 2 ans : malgré le masque conservé en classe = teuf teuf teuf), je peux progresser un peu plus rapidement entre 2 siestes...
Il y a certes peu d'action dans ce livre mais l'ambiance, la vie du village, les personnages me plaisent bien (certains sont pittoresques et charmants, comme le prêtre ancien humoriste dublinois ou Estelle, la veuve Italienne avec son osso buco et ses pignons grillés) ainsi que les relations qui se tissent entre eux, mais aussi les aperçus terribles de la vie avant de quitter Téhéran (la loi martiale, les émeutes révolutionnaires terminées dans un bain de sang : je n'avais jusqu'à lors qu'une version de ces événements, celle des pages glacées des Points de Vue, Images du Monde de ma grand-mère dans lesquelles apparaissait souvent, quand j'étais petite, la dernière Impératrice en exil Farah Diba ; la modernité et la volonté d'ouverture vers l'Occident des souverains l'emportaient largement dans ces articles sur le ressenti de la population et la dictature évoquée dans le roman ; c'est l'occasion de me renseigner davantage sur ces années 78-80 et sur le drame iranien).
(Ce soir, je regarde ce documentaire d'Arte sur Farah, icône de mode et modèle d'émancipation pour les femmes
de sa génération, qui a pourtant accepté d'être reine dans un régime dictatorial... Intervenant souvent auprès de son mari
pour obtenir plus de clémence envers le peuple et les opposants, s'impliquant socialement, elle a grandement fait progresser
les droits des femmes de son pays et fut même couronnée et nommée régente : un symbole fort ! Comme son fils aîné, elle
s'explique, fait son auto-critique ainsi que des révélations confirmées par les spécialistes : passionnant et bien triste, aussi.
Au bout du compte, les 3 héroïnes ont quitté leur patrie, tout comme la reine et ses 4 enfants, dont 2 se sont suicidés...)
Evidemment, ce roman regorge d'extraits gourmands colorés, épicés, éclatants de saveurs et de parfums !
Au Babylon Café, côté sucré on sert des baklavas, des "oreilles d'éléphant" frites (beignets), des noix grillées à la cannelle. Et puis aussi tout ça...
Edit du 2 avril : à l'issue de cette lecture, je peux maintenant dire que je l'ai énormément appréciée ! La plus grande rudesse y côtoie la délicatesse et même une certaine magie, liée à la nourriture mais aussi aux jolies rencontres que la vie nous réserve. Du feel good inattendu, imprégné d'histoire moderne...
Rachel l'a lu (et aimé), depuis.
294 pages
En mars, j'ajoute donc l'IRAN à ma carte (du monde et gastronomique) du challenge !