🫖"British mysteries" en mars : tea, cake, book & sweet memories
Dans la continuité du précédent article, un autre billet "yummy"...
La semaine dernière, avec le Lardon, on a testé une recette "so british"
postée par Hilde : son cake au thé Earl Grey !
On sentait légèrement le parfum du thé, c'était subtil et délicat : une petite touche d'originalité bienvenue pour cet incontournable du "tea time". Si Totoro a trouvé le résultat trop compact à son goût, je me suis régalée avec cette préparation dense et réconfortante, parfaite à faire tremper dans un thé ou un chocolat chaud un matin de rentrée sous la neige. ;-)
Parfaite aussi pour accompagner En cuisine, un polar socio-culinaire anglais (mais Monica Ali, l'auteure, est née et a vécu quelques années au Pakistan avant de s'installer à Londres) de 2009.
C'est l'émoi dans les cuisines de l'hôtel-restaurant londonien L'Impérial : qui imaginerait qu'un cadavre vient d'être découvert au sous-sol de ce bâtiment victorien renouant juste avec le succès ? Enfin, "émoi", c'est vide dit car peu de gens s'inquiètent finalement de la disparition brutale d'e Yuri, un émigré ukrainien employé pour faire la plonge ! Derrière les fourneaux, c'est en effet un Londres multiculturel que l'on trouve : des Somaliens, un Chilien, des Bulgares, des Moldaves, des Pakistanais, une sous-chef Noire maternante et adorable qui pense tout pouvoir régler avec une bonne tasse de thé... Tous gravitent autour du chef, Gabriel dit Gabe Lightfoot, 42 ans, écorché vif mais plus ou moins en couple, et plus ou moins en passe de se réconcilier avec un père malade dont il n'a plus été proche depuis des années... Bref, pour lui, "c'est compliqué". Se sentant une certaine responsabilité dans la mort, pourtant apparemment accidentelle, de Yuri, Gabe va chercher à y voir plus clair dans ce qui se trame à l'Imperial. Son enquête durera d'octobre au printemps suivant, en passant par des fêtes de Noël en demi-teinte. Et puis, il y a Lena, une fille de l'Est qui arrive sans crier gare dans sa vie et va tout chambouler.
J'ai évidemment aimé la tension qui règne dans ce genre de grande brigade :
~ "Où est le rouget ? cria-t-il. Allez, on se bouge ! Deux frites et une salade mixte. Ne m'obligez pas à me répéter."
~ Les cuisines étaient en alerte rouge, toutes les pièces d'artillerie chargées jusqu'à la gueule, et les munitions s'amoncelaient partout. Sauces et bouillons refroidissaient sur les rebords de fenêtre, le haut des frigos, le sol ; des plateaux de croquettes rissolées, de samosas et de cakes aux haricots noirs s'entassaient pour former des barricades... [...] brochettes de porcs caramélisées, bricks à la feta et aux épinards.
Et aussi la place de la nourriture dans l'histoire familiale :
~ Chez Mag, le petit plaisir hebdomadaire de son père. Une fois, il y avait emmené Gabe, et ils avaient pris de la tourte au poulet avec des frites et des haricots blancs, et en dessert une part de pudding à la confiture accompagnée de crème anglaise. Un vrai festin.
~ "Moi, c'est le toad in the hole, l'interrompit sa soeur Jenny. J'en suis dingue. Avec une sauce à l'oignon. Et toi ?"
Mais je ne me suis guère attachée au héros torturé. Enfin, bien que la peinture sociale soit intéressante, le grand nombre de coquilles m'a un peu gâché le plaisir (George avait souligné la même chose dans sa chronique datant de 2010).
624 pages (qui se lisent comme un agréable feuilleton ; malgré tout, à partir de la page 200, j'avoue avoir un peu survolé le texte pour tout de même arriver au bout)
(accord cake au thé / En cuisine de Monica Ali)
En prime, quelques papillo-souvenirs de nos escapades outre-Manche :
See you very, very soon, I promise ! ;-)