David Foenkinos, "Le mystère Henri Pick"
Foenkinos est un auteur que je trouve physiquement très sympathique (parce qu'il me fait toujours penser à mon copain Arnaud ^_^) - et puis, il est né en 1974 comme Vir et Choco-Bro, alors... ^_^
Ce roman, tenant à la fois de la comédie et de l'enquête, m'a séduite. C'est l'histoire d'un bibliothécaire breton qui, inspiré par une idée américaine, réserve dans son établissement un rayonnage consacré aux manuscrits refusés. Des gens qui ont mis tout leur coeur dans un texte et qui ont été éconduits par les maisons d'édition pourront désormais déposer leur oeuvre chez Jean-Pierre Gourvec, un homme taiseux, énigmatique mais passionné par les mots.
Quelques années plus tard, Gourvec étant décédé, la bibliothèque de Crozon se trouve aux mains de Magali, qui était là au tout début du projet de son mentor. Elle se souvient lui avoir dit alors :
- J'ai compris : vous voulez que je sois la Mère Teresa des écrivains ratés.
- Voilà, c'est un peu ça.
Delphine, éditrice chez Grasset, sort avec Frédéric, un auteur qu'elle a lancé mais dont le premier roman fut un échec retentissant. Elle l'emmène chez ses parents respirer le bon air iodé et, ensemble, ils découvrent l'étagère des livres dont personne n'a voulu. C'est là qu'ils mettent la main sur la perle rare : un merveilleux manuscrit qu'ils vont tout faire pour publier. Le récit est signé Henri Pick, le pizzaïolo de Crozon, mort depuis 2 ans... Henri, un écrivain ? Même Madeleine, sa veuve, tombe des nues... Pourtant, le monde n'a pas fini d'entendre parler d'Henri Pick, avec des conséquences parfois inattendues !
Une intrigue prenante, un style sobre, clair et en même temps malicieux : j'ai beaucoup aimé les clins d'oeil de Foenkinos aux grands noms de la littérature actuelle, ainsi que ses incursions dans les notes de bas de page (1) qui sont un vrai jeu avec le lecteur. En savoir plus sur les dessous des maisons d'édition (et d'une émission télé comme "La grande librairie") m'a aussi bien plu. Les personnages ne m'ont pas tous emballée mais j'ai quand même apprécié cette fable sur les faux-semblants et les manipulations, qui égratigne gentiment notre société moderne au passage. Cerise sur le gâteau : j'ai emprunté ce roman à la bibliothèque municipale. ;-)
286 pages
PS : SvCath l'a commenté il y a une semaine tout juste ! :-)
(1) Comme si la reconnaissance consistait à être compris. Personne n'est jamais compris, et certainement pas les écrivains. Ils errent dans des royaumes aux émotions bancales, et, la plupart du temps, ils ne se comprennent pas eux-mêmes.
Film-écho
Sans avoir jamais lu la nouvelle originale d'E-E. Schmitt, j'ai vu plusieurs fois (et adoré) le film "Odette Toulemonde" avec l'extraordinaire Catherine Frot : fantaisie, poésie, émotions... et Joséphine Baker pour l'ambiance musicale. Odette, admiratrice absolue de l'écrivain Balthazar Balsan (Albert Dupontel), dont les ouvrages redonnent des couleurs à sa vie tristounette, voit son quotidien basculer le jour où son auteur chéri entre dans son existence ! Une jolie histoire pour qui aime les livres...