💖 "Downton Abbey" (saisons 4 à 6 : 1921-1926)
Après une pause (nécessaire) d'environ 2 mois et demi, je me suis remise à regarder "Downton Abbey" pendant le grand confinement : j'ai alors enchaîné les 3 dernières saisons (soit 30 épisodes d'environ 50 minutes chacun). Attention, si vous n'avez pas encore vu la saga en entier : il y aura forcément des spoilers, cette fois (trop difficile de faire autrement et j'en suis désolée).
Quel plaisir de retrouver les personnages, les lieux, les souvenirs ! Comme dit Anna à Lady Mary :
Il est bien rare qu'une série soit d'égale qualité sur toute sa durée de vie : ici, il y a 6 saisons et la qualité reste exceptionnelle de bout en bout. Je crois d'ailleurs que la dernière saison est de loin ma préférée, mariant faits de société et humour anglais délicat.
Dans un cadre toujours aussi poudré et raffiné, de l'intimité des appartements privés...
... aux fastes du Palais de Buckingham,
on constate que la Première Guerre Mondiale a véritablement changé la donne, que l'aristocratie décline de plus en vite et que la classe ouvrière s'impose. Les innovations techniques comme la TSF continuent à s'infilter à Downton...
et les Crawley doivent surmonter de gros soucis financiers, faire des choix parfois difficiles et décider, en toute lucidité, de changements décisifs, dans une société en plein bouleversement (ah, ce sacré Llyod George !).
Ainsi, après être enfin sortie du gouffre de souffrance dans lequel elle était tombée, Lady Mary prend-elle en charge le domaine du point de vue agricole, aux côtés de son beau-frère, Tom Branson (l'un de mes personnages favoris, du début à la fin).
Edith, d'abord écorchée vive puis se voyant offrir une nouvelle chance de bonheur, poursuit son parcours à Londres, dans l'univers de l'édition, des journaux et des écrivains.
Et la famille entière accueille même des visiteurs en ouvrant les portes de sa résidence au public, au profit de l'hôpital local. Très moderne, cette pratique !
Les scénaristes ont donc réussi le tour de force de conjuguer la tristesse accompagnant la fin d'une époque d'un côté et, de l'autre, l'énergie et les espoirs associés à ceux qui ont tout à construire. (ci-dessous : yes, Shirley MacLaine is back ;-p)
Ce que j'ai le plus aimé dans ce deuxième versant de la série, c'est que même les personnages qu'on croyait les plus secondaires connaissent leur heure de gloire et ont un destin intéressant, drôle, surprenant... bref, digne du plus grand intérêt dramatique. Il faut dire que, les intrigues étant toutes très bien ficelées, tout s'emboîte, s'imbrique, prend et fait sens, et tous les personnages sont bien écrits, il n'y en a pas un plus faible que les autres.
Mon couple préféré restera évidemment Charles Carson et Elsie Hughes, le majordome et la gouvernante, qui sont mis particulièrement à l'honneur dans la fin de la série.
J'ai aussi aimé, comme dans les 3 premières saisons, les différents moments gourmands : au pub, en cuisine, les petits déjeuners, les dîners... Il y en a pour tous les goûts !
Et Mrs Patmore, la cuisinière en chef, reste décidément un personnage haut en couleurs, infiniment attachant...
Les enfants, les héritiers, ont également leur rôle à jouer : Sybbie, Georges, Marigold. Ils apportent un petit "plus" de fraîcheur au casting et à certaines scènes.
Ils font fondre leurs grands-parents. Et j'adore que, suivant l'exemple de la petite Sybbie, tous appellent Lord Grantham "Donk" (l'âne). C'est un petit mot d'enfant, datant du moment où elle a commencé à parler et qui est resté... Attendrissant. ;-)
D'ailleurs, certaines des plus belles scènes de ces 3 saisons-ci se jouent, selon moi, dans la nursery des petits : confessions de coeurs brisés, renaissances, hommages aux chers disparus...
Ah et, après la nouvelle génération, il faut évidemment évoquer les nouvelles répliques de la comtesse douairière, l'inénarable et irremplaçable Lady Violet. Toujours aussi délicieuses. ^_^
Même si, reconnaissons-le, le personnage toujours brillamment incarné par Maggie Smith s'est peu à peu adouci, nous réservant même quelques jolies surprises sentimentales.
Son "amitié" avec sa cousine Isobel y est pour beaucoup : les deux "mamies" se sont bien trouvées, elles se comprennent finalement mieux que ce qu'on imaginait au départ. J'aime beaucoup le duo qu'elles forment. Et puis Isobel n'a pas la langue dans sa poche, ce qui ne fait pas de mal à Lady Violet !
Il n'en reste pas moins que la vieille comtesse sort toujours la petite phrase qui tue...
Dernier point : comme au début, les costumes sont toujours merveilleux ! Et j'ai remarqué qu'il y avait beaucoup de tenues bleues, dans ces 3 saisons.
Les autres tenues sont bien sûr tout aussi ravissantes... Avec une mention spéciale pour Lady Edith dont j'ai particulièrement apprécié le style des années 20.
Pour résumer, avec son incroyable cohérence, sa très grande élégance, une touche de sympathie indéniable et une interprétation de qualité, "Downton Abbey" m'a conquise : je me suis régalée du premier générique à la toute dernière scène et tout ce petit monde va beaucoup me manquer... A moins que... Attendez ! Mais oui, il me reste encore le film à voir : ouf, sauvée ! God save "Downton" ! :-)