💖 "Rocketman" (2019), merveilleux film de Dexter Fletcher
Biopic d'une rare intensité, inspirant, poignant, dansant, flamboyant, "Rocketman" m'a absolument conquise ! A la base, j'aime déjà beaucoup les compositions de Sir Elton John, alors j'ai bien sûr adoré les voir mises en scène dans leur contexte historique et personnel, comprendre leur genèse et les messages de ces titres immortels (de "Your song" à "I'm still standing").
Réalisé par Dexter Fletcher, le film raconte comment le petit Reginald Dwight, né dans une bourgade de la banlieue londonienne, est devenu le Elton Hercules John que la planète entière connaît : c'est son père, pilote de la Royal Air Force, qui lui transmet le goût de la musique (classique et jazz) ; c'est d'ailleurs lui qui a placé un piano dans la maison... mais c'est bien la seule chose que le petit Reggie obtient de lui car son père est un homme froid qui le délaisse et ne lui témoigne aucune affection. Sa mère, Sheila (Bryce Dallas Howard), ne vaut pas tellement mieux car elle ne pense qu'à elle ou bien à rabaisser son fils unique. Heureusement, sa grand-mère Ivy (Gemma Jones, quand elle n'incarne pas la maman de Bridget Jones ^_^) lui apporte le soutien et la bienveillance dont le petit garçon a besoin.
De 1967 (Reginald a alors 20 ans) au début des années 90, nous assistons ensuite à la naissance du 'personnage' Elton John : le choix de ce nom de scène, les premières démarches auprès des producteurs, la rencontre décisive avec le parolier Bernie Taupin (Jamie Bell - éternel "Billy Elliot" pour moi - est génial), les débuts fulgurants à Los Angeles dans des années 60-70 très psychédéliques (ah, la fiesta chez Mama Cass), les rencontres malsaines, les mauvais choix (drogue, alcool), les excès en tous genres (y compris vestimentaires et architecturaux, hum), les déceptions, l'affirmation d'une identité musicale et sexuelle, la chute puis la renaissance...
L'artiste a explicitement demandé à ne pas être préservé dans ce long-métrage ; il aurait même insisté pour que l'aspect sexe, drogue et rock'n roll ne soit absolument pas étouffé mais au contraire montré avec le plus de réalisme possible. Elton John a été un OVNI musical et un gars émotionnellement perdu pendant tout le premier tiers de sa brillante carrière.
Aujourd'hui, il oeuvre pour un tas d'associations (je me rappelle aussi ses généreuses interventions musicales lors de la crise Covid), s'implique très activement dans la lutte contre le SIDA et est devenu une icône LGBT : ce biopic sans complaisance nous explique comment il en est arrivé là, le parcours (et les errances) qui lui ont permis de devenir celui qu'il est aujourd'hui.
La prestation de Taron Egerton (même pas 30 ans), une performance ultra-physique et profonde en même temps, est tout simplement exceptionnelle ! Il a, depuis, chanté plusieurs fois aux côtés de celui auquel il a prêté ses traits à l'écran. Quant à la réalisation, à la construction et au montage, ils sont extras aussi : on trouve quelques plans-séquences d'anthologie et des idées de mise en scène extraordinaires ! Mais plus que par cet aspect esthétique, j'ai été charmée par l'histoire qui sert de fil directeur au film, c'est-à-dire celle d'une collaboration professionnelle devenue une belle amitié entre Bernie et Elton.
Bon, vous l'avez compris : j'ai tout aimé, jusqu'aux scènes finales en apothéose, mêlant émotion, apaisement et peps (et j'ai fredonné les chansons pendant deux bonnes semaines après ça) ! ^_^