Dan Simmons, "Nuit d'été"
En ce mois de juin 1960, à Elm Haven, bourgade rurale de l'Illinois cernée par les champs de maïs et où les ados se déplacent principalement à vélo, la monumentale voire monstrueuse école Old Central inaugurée en 1876, sombre et sinistre avec son gigantesque clocher ses sous-sols à n'en plus finir, doit être condamnée : trop peu d'élèves pour cet édifice démesuré ! Mike, Dale et son petit frère Lawrence, Duane, Kevin, Jim et leur camarade quelque peu négligée mais dure à cuire Cordie sont tous les 7 élèves à Old Central ; on vit avec eux leur dernier jour de classe là-bas et, lorsque commencent les vacances d'été, ils pressentent déjà qu'elles n'auront pas le goût de l'insouciance. En effet, une menace plane dans l'air et d'étranges événements ont lieu : le frère de Cordie disparaît peu avant l'ultime sonnerie et le personnel de l'école semble vouloir étouffer l'affaire, un copain tombe de 8 mètres de haut, un autre est poursuivi par un camion, un dernier est victime d'un terrible accident sur la moissonneuse-batteuse de son père... Qu'est-ce qui se trame exactement dans les entrailles de Old Central ? Et quel peut être le lien avec les Borgia, illustre mais inquiétante famille italienne des XVe et XVIe siècles ?
C'était dans une véritable guerre que lui et ses copains étaient engagés, une guerre semblable à celle à laquelle son père avait participé, mais pire, car il n'y avait ni ligne de front ni abri, et l'ennemi était maître de la nuit.
Le nom de Dan Simmons me parlait déjà car c'est d'un de ses romans qu'a été adaptée la série "The Terror" évoquée au premier trimestre. Dans le présent ouvrage paru en 1991, on retrouve évidemment le côté angoissant, qui se développe peu à peu jusqu'au paroxysme final, mais c'est surtout à l'ambiance "groupe d'ados" à la "Stranger things" que j'ai été sensible car cet aspect est très bien rendu : les tâches de chacun, la vie à la ferme pour la plupart, la relation entre eux et avec leurs familles, leurs rituels de "clan" (ici, "la Cyclo-Patrouille"), les bases ou cachettes dans les bois, les parties de baseball... L'auteur égratigne aussi au passage la société (américaine des années 60), standardisée et individualiste. Bref, j'ai tremblé et aimé, sans jamais me lasser ! Presque un coup de coeur. Un livre repéré sur le blog V.O. dans le texte.
598 pages
(billet 2020 n°11)