Cette auteure américaine nous plonge dans le New York, ou plutôt la Nouvelle-Amsterdam des années 1663-1664. La colonie hollandaise, dont les relations avec les différentes tribus indiennes voisines sont délicates, est dirigée par Petrus Stuyvesant, le gouverneur. Blandine Van Couvering, une orpheline devenue une belle, franche et intrépide jeune commerçante, toujours accompagnée d'Anthony, son garde-du-corps africain, semble promise à Kees, le neveu du gouverneur. Aet Visser, lui, occupe la fonction de "maître des orphelins", chargé de veiller sur les enfants, autochtones ou venus d'Europe, sans parents et placés dans des familles pour travailler.
Quand Edward Drummond, un espion Anglais envoyé par Charles II, arrive sur l'île de Manhattan sous prétexte d'acheter et de vendre des céréales, il découvre que la colonie cache bien des secrets. En particulier, celui qui entoure les meurtres d'enfants perpétrés depuis plusieurs semaines dans le secteur. On parle du "witika", un démon cannibale indien... Blandine, charismatique et crainte en même temps (on la traite de sorcière en raison de ses liens avec la communauté africaine toute proche), et Drummond, fasciné par cette Van Couvering qui n'a pas froid aux yeux, vont mener leur enquête, sur fond de rivières gelées, de traîneaux dans la neige et de rituels tribaux. Leur lutte pour sauver les enfants de la Nouvelle-Néerlande les mènera aussi à la taverne-auberge Le Lion Rouge, un lieu stratégique...
Un thriller historique de grande qualité, repéré chez Mrs Figg l'année dernière. Et comme elle, je me suis régalée. Les personnages sont étoffés, intéressants, l'intrigue menée très intelligemment (avec quelques fausses pistes qui fonctionnent, sans être trop tordues non plus ~ quant aux 50 dernières pages, elles sont carrément dignes d'un film !), dans un cadre qui sort de l'ordinaire et dont la reconstitution a été particulièrement soignée : la Nouvelle-Amsterdam, conçue comme un double de la capitale hollandaise, deviendra bientôt New York, remaniée par les Anglais à pour en faire une copie de Londres. Passionnant. En même temps, les paysages d'une Amérique encore sauvage, aux portes des colonies, m'ont aussi vraiment emballée. Bref, à lire absolument, même si certains passages sont forcément durs et pourront heurter les plus sensibles.
619 pages
Au niveau de mon projet "diminution de PAL",
ça fait quand même un sacré morceau d'englouti, hourra ! :-D