Jean-Côme Noguès, "Au temps des crinolines"
Dans ce journal fictif, la petite Charlotte Renaudier, 14 ans bientôt 15, vit dans le Paris du baron Haussmann, en 1855, au moment de l'Exposition Universelle. Les grands de ce monde accourent à Paris autour du couple impérial (Napoléon III et Eugénie), notamment la reine Victoria et le prince Albert.
Née dans une famille bourgeoise, l'adolescente étudie dans une institution pour jeunes filles pendant la journée, elle lit Gautier et surtout Musset, prend des leçons de piano et joue du Chopin avec son adorable professeur particulier. Mais ce que notre héroïne aimerait vraiment, c'est rencontrer l'Impératrice Eugénie et surtout avoir le droit de porter sa première crinoline ! Elle rêve d'une jupe (achetée dans les grands magasins que l'on vient d'ouvrir, ou bien confectionnée par la couturière la plus en vue de la capitale) qui se balancerait joliment et qui froufrouterait contre les meubles. Pour remplir ses deux objectifs, Charlotte a deux alliées : sa tante Lucienne, si pétillante, si élégante, et une amie de celle-ci, la baronne de Malaret, fille de la comtesse de Ségur et dame d'honneur de l'Impératrice (sur le tableau ci-dessous, Nathalie de Malaret porte la robe jaune mousseux, en haut à droite).
Le fameux tableau de Franz Xaver Winterhalter.
L'écriture de Noguès est toujours soignée. Avec cet ouvrage, il a voulu prouver qu'il n'écrivait pas "que des histoires de garçons". Et il s'en sort avec brio. J'ai beaucoup aimé le ton adopté par la narratrice, ses réflexions sur l'écriture, sur l'amour, sur son temps, les multiples références culturelles ; il faut dire que l'époque s'y prête ! Par exemple, quand Charlotte passe ses vacances d'été auprès de ses grands-parents en Normandie, son aïeul évoque le grand Victor Hugo : "Il est là-bas, en face !" (à Jersey) Pour conclure, ce petit opus est un vrai bijou : un peu comme du Zola à la sauce jeunesse. ^_^
179 pages
PS : J'en profite pour citer Biarritz, élégante ville du Pays Basque tournée vers l'Atlantique, où je suis allée deux fois en vacances (une fois avec mes parents, enfant, puis un super séjour avec my friend Céline, au début de nos carrières respectives) et que j'aime vraiment beaucoup.
D'ailleurs, ce qui représente le mieux cette station balnéaire, c'est pour moi l'hôtel Impératrice Eugénie (devenu Hôtel du Palais), où la première dame venait en villégiature. On en parle d'ailleurs dans le roman. Ah, j'aimerais bien retourner là-bas, avec Totoro, cette fois... ^_^