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Le tout premier pixel de ce cottage-ranch-refuge a été posé en septembre 2009 (avant ça, je bloguais "en secret" ;-p). J'espère que vous vous sentirez bien dans ma seconde maison, un terrier de clics et qu'on croque, où collectionner coups de coeur et jolis souvenirs...

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4 mai 2015

Annie Bruel, "Fine, paysanne de Provence"

Sans titre 23

1918, la Guerre s'apaise. Joséphine, dite Fine, 8 ans, vit avec ses parents déjà vieillissants et quelques autres familles au hameau des Collines, un havre de paix retiré au-dessus de Callian dans le Var (vers Montauroux, Fayence, pas très loin de Grasse). Entre la récolte des olives, la moisson, les vendanges, la cueillette des lavandes, les veillées et les chèvres qu'il faut mener paître, on n'a pas le temps de s'ennuyer. L'école, elle, est si loin ! Alors Fine n'y va que de temps à autres...
Aujourd'hui, Fine, très, très vieille, se plonge dans ses souvenirs : elle ressuscite une époque où on vivait plus durement mais plus simplement aussi et sans doute mieux, où on prenait soin les uns des autres et surtout des plus âgés, une époque où le hameau des Collines résonnait de voix, de rires et de larmes parfois. A présent, il n'en reste plus qu'un amas de ruines... D'une première union tant espérée au bonheur inattendu des vieux jours, Joséphine évoque Marius le grand amour de sa vie, ses parents, ses voisins, les si touchantes "mémés" cousines et veuves, ses enfants, mais aussi les deux guerres mondiales, la catastrophe du barrage de Malpasset en 1959, les grands incendies des Maures et de l'Estérel, le départ des jeunes vers la ville et le hameau peu à peu déserté.

Certains passages m'ont vraiment beaucoup émue.
D'abord parce que la narratrice parle de moments douloureux, des inévitables bouleversements qui ont fait notre monde moderne, que les anciens n'ont d'abord pas compris, bref elle nous parle d'un autre univers, qui ressemble parfois à un paradis perdu.
Ensuite parce que j'ai grandi à quelques dizaines de kilomètres de là : le patois qu'elle utilise, je l'ai entendu dans la bouche de mes grands-parents, de mes parents (j'utilise même encore certains mots) ; les ruines qui sont le point de départ du roman, nous en avons à deux pas de chez nous, dans la colline, et il m'est bien souvent arrivé d'imaginer quelle pouvait être l'existence des gens qui habitaient là ; les événements cités, on m'en a parlé, je les connais bien également ; enfin, ma grand-mère paternelle était née à peu près en même temps que la narratrice et s'appelait Joséphine comme elle, ou plutôt "Mémé Fifine"... J'avais donc un peu l'impression de lire l'histoire de mes aïeux et j'ai souvent eu les armes aux yeux ; voilà.
Si vous avez envie d'entendre les cigales et de sentir de vieilles pierres sous la paume de votre main, voici un bien beau récit de terroir, qui aide à ne surtout pas oublier. Merci, Sophie ! ^_^
282 pages

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