Alan Bradley, "Les étranges talents de Flavia de Luce"
En l'honneur de la journée thématique "meurtre à l'anglaise"...
Cette vision me rappela pourquoi le thé gouverne les Anglais beaucoup plus que Sa Majesté ou que l'ensemble des ministres...
Nous sommes en 1950, vers la fin du règne de George VI, dans un petit village de la campagne anglaise, Bishop's Lacey. L'auberge s'appelle "Les Trois Colverts", la responsable de la bibliothèque municipale habite un merveilleux cottage élisabéthain et la famille du colonel de Luce vit dans un manoir un peu défraîchi. Le colonel, veuf, emploie une cuisinière dont les pâtisseries sont abjectes et un homme à tout faire brut de décoffrage mais dévoué au possible. Il a aussi 3 filles, Ophelia, Daphné et la plus jeune, Flavia, 11 ans, jeune fille érudite, à l'esprit affuté et spécialiste en chimie (elle s'est approprié le laboratoire de l'ancêtre, en haut de la tour ouest). Aussi, lorsqu'un symbole stupéfiant est découvert sur le seuil du manoir (un Penny Black empalé sur le bec d'un martin-pêcheur mort) et qu'un autre cadavre, humain cette fois, fait son apparition au milieu du carré de concombres, Flavia entre en scène ! Plus vive qu'un détective, mieux renseignée qu'un inspecteur, elle va mener cette enquête tambour battant, avec toute l'impertinence et la fantaisie macabre qui la caractérisent. Son parcours la mènera d'une île artificielle jusqu'à un prestigieux college de la région.
Quel sacré petit bout de femme, toujours à fureter sur sa fidèle bicyclette pour tenter de sortir son père d'une situation fort délicate ! De plus, une narratrice hors pair, attachante, pétillante, qui ne mâche pas ses mots et sort des sentiers battus ! Et un récit drôlement bien ficelé, sans temps mort, composé avec beaucoup d'intelligence et en faisant de nombreuses références à Lewis Carroll, Conan Doyle, Agatha Christie, Poe ou encore Dickens ! Je vous recommande donc vivement ce roman canadien, comme l'ont fait ces dernières années Clarabel, MyaRosa, Pedro, Emma et Nehmain.
376 pages