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Si vous aussi, vous entendez chaque jour parler de "MMORPG", de "FPS", de "J-RPG", de "point & click", de la nouvelle franchise Blizzard, de l'E3, si vous savez reconnaître à peu près 30 musiques de jeux vidéo différentes sans jamais avoir joué auxdits jeux, si vous ne vous étonnez plus en entendant des verbes comme "lagger" ou "streamer" ou des noms comme "geek" ou "gameplay", si vous savez qui sont Marcus, Norman Genius, Shigeru Miyamoto et Nobuo Uematsu, bref si vous vivez avec un double de Totoro... ^_^ vous savez sans doute aussi qui est Kayane, 25 ans, née à Paris, intervenante/chroniqueuse sur la chaîne GameOne mais, avant cela et en parallèle, joueuse professionnelle et championne d'e-sport (= sports électroniques, bref de jeux vidéo).

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Pionnière dans l'e-sport fançais et dans l'e-sport féminin en général, elle a connu les balbutiements de cette discipline à la toute fin des années 90 et les premiers tournois (dans des écoles transformées en salles de jeu éphémères). A l'heure où l'e-sport remplit maintenant des stades entiers et devient un puissant levier économique, cette jeune femme tenace, obstinée et sympa revient sur son parcours, commencé à l'âge de 7 ans avec ses deux grands frères ; elle revient sur son envie de jouer encore et toujours, sur les bonnes notes qu'elle obtenait pour pouvoir, en échange, participer à des championnats le week-end, sur son diplôme obtenu dans une grande école de commerce grâce à un mémoire sur l'e-sport justement, sur les choix de carrière qu'elle a faits ; elle revient aussi sur les difficultés qu'elle a rencontrées (sexisme, insultes, diffusion de montages photos diffamatoires, fausses amitiés, petits arrangements injustes, pressions, légitimité à gagner auprès de ses parents et des autres joueurs) et donne un coup de pied aux fesses virtuel à tous ceux qui ne se trouvent pas assez ci ou trop ça pour pouvoir vivre de leur passion. La jeune femme nous raconte aussi ses passages à Las Vegas et ailleurs aux Etats-Unis, ainsi que son séjour japonais avec notamment son ascension du Mont Fuji.
Si les couleurs de la couverture sont un peu déroutantes et si la plume est parfois un petit peu maladroite, j'ai trouvé cet ouvrage vraiment honnête et intéressant : d'une part parce que c'est un témoignage sur une nouvelle réalité sociale ; d'autre part parce qu'il donne une vraie bonne leçon de courage au féminin ! Je l'ai lu rapidement et avec plaisir.
217 pages