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🎎 4 albums pour un peu plus de Japon...
Je ne pensais pas pouvoir publier un dernier article en lien avec Un Mois au Japon 2023 mais, finalement, j'ai cueilli il y a quelques jours, à la médiathèque, 4 albums dont les histoires se situent justement au Pays du Soleil Levant. J'en ai lu un avec William (le tout dernier, tout en bas) ; les autres seule.
Comme nos gros-gros-GROS travaux ne démarreront finalement que dans 3 semaines et que le Lardon est parti hier matin en classe de découverte à la montagne pour 3 jours (tout s'est bien passé, le départ fut serein mais il nous manque déjà beaucoup ; le nid est un peu vide et je ne m'attendais pas à dormir aussi mal cette nuit ^_^), voici l'occasion de rédiger, avant de partir travailler, un ultime petit coucou coloré pour conclure cette édition et ce voyage nippon ! ;-)
Enfin, coloré, pas trop en ce qui concerne le premier... (2 de ces ouvrages sont d'ailleurs particulièrement doux-amers) Voici Le destin blanc de Miyuki par Kochka (née au Liban mais de nationalité française ; Frères d'exil) et Judith Gueyfier. Alors que leur pays est beau et luxuriant, deux seigneurs aux territoires limitrophes se livrent une guerre perpétuelle : c'est à qui nuira le plus à son voisin ! Un jour, l'un des deux enlève la fille de son ennemi. La petite a alors 4 ans et un sort lui scelle l'esprit : elle ne se rappelle rien de son ancienne vie. Son père, sombrant peu à peu dans le désespoir, devient tout blanc, et son pays avec lui : son monde perd toutes ses couleurs. Les années passant, le ravisseur épouse la jeune femme et ils ont eux-mêmes une fillette du nom de Miyuki, ce qui signifie "silence de neige profonde". La petite finira par apprendre la vérité concernant ses origines et son prénom lui ira à merveille...
Le tout est très poétique et j'ai trouvé le travail sur les textures absolument admirable ! Un album joliment tourné (même si j'ai noté plusieurs formules un peu maladroites) mais triste parce qu'il est bien difficile de rattraper le temps perdu et de racheter les erreurs commises par d'autres que soi-même...
Après, j'ai découvert L'épouse de laque d'Anne Jonas et Andrea Serio (illustrateur italien). Un empereur japonais aussi imposant qu'intimidant se morfond : à quoi lui sert d'être si puissant, si craint et respecté, s'il reste seul, sans une femme pour l'aimer ? Au gré de ses batailles, il recherche donc celle qui le regardera comme l'épouse du pêcheur regarde son mari lorsqu'il rentre à la maison chaque soir. Le souverain finit par trouver celle qu'il espérait mais celle-ci n'est pas vivante : une peinture de femme sur un paravent laqué. Cela lui suffit. Or, un jour, la laque montre des signes d'usure, les traces du temps qui passe... Et c'est le début de la fin pour l'empereur.
Est-ce une bonne idée d'aimer l'image de quelqu'un plutôt que la véritable personne ? Qu'est-ce que le bonheur ? Peut-on contrer la fuite inexorable du temps ? Questionnements intéressants et dessins de toute beauté, mais il m'a manqué un petit quelque chose, une petite étincelle de vie supplémentaire...
Après deux contes, un illustré autobiographique : dans Le bonhomme kamishibaï, Allen Say (né au Japon en 1937 mais résident américain) parle de façon originale et émouvante de l'homme qui a marqué sa jeunesse au Japon, l'homme au kamishibaï (cette sorte de théâtre portatif japonais : on raconte une histoire en l'illustrant à l'aide de cartons enclenchés successivement dans un cadre-scène).
Les dessins ultra-réalistes, presque photographiques, sont réussis, l'évocation de l'enfance aussi : l'émotion est au rendez-vous. Pas mal du tout. Il y a quelques mois, lors d'un petit festival du livre local, nous avions justement découvert cet art en compagnie du Lardon : une chouette expérience.
Mais la lecture la plus drôle et la plus appréciée fut assurément celle des 7 chamouraïs de Jean-Luc Fromental et Christian Roux. Dans le moulin de ce monde imaginaire, meunier et souris blanches cohabitent tranquillement : pour les souris, c'est le paradis ! Du grain et de la farine à volonté ! Mais voilà : une souris ne peut s'empêcher de révéler l'existence de cet endroit fantastique et la rumeur atteint le château des affreux rats noirs, des bandits aussi cruels que redoutables. La seule solution : engager les 7 chamouraïs, menés par une cheffe aussi forte que respectable. Comme dans le film, les malfrats sont éliminés, les bons ont gagné... mais aimeraient bien croquer quelques souris blanches au passage ! En guise de salaire, le meunier leur propose plutôt de découvrir une délicieuse boisson nommée... le lait. Et c'est depuis ce jour que les chats aiment tant ce nectar tout blanc.
Nous avons tous deux adoré l'ambiance, l'action, les dessins un peu "bruts" et surtout les textes, avec un vocabulaire travaillé et des rimes bien trouvées, et une police de caractères très large (pratique pour les apprentis lecteurs) ! C'était vraiment bien.
Voilà. Belle suite de mois de mai ! ;-)
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