Ariel Holzl, "Les Soeurs Carmines, tome 1 : Le complot des corbeaux"
Déjà vivement intriguée par les billets de Chuuut, maman lit !, de Galleane et de Poppy, ainsi que par un post Instagram d'Eloo, j'ai eu en plus l'occasion d'assister à une conférence à laquelle participait l'auteur de ce roman. Ma rencontre avec ce jeune écrivain de "ghost-punk" a été un des beaux moments de notre visite au salon Livre Paris 2019 ! Dès le lendemain, dans le train du retour, j'ouvrais le tome 1 qu'il m'avait dédicacé, la première marche de cette trilogie gothique, sombre à souhait et vraiment bien écrite.
Le mois d'opprobre s'est achevé. Nous voici en novencre et démembre 1888, dans la vaste cité de Grisaille gouvernée par Aubépine du Lys. 8 Maisons se partagent le contrôle de Grisaille : en vedette, les Du Lys, la famille de la Reine, les vampires Vermeils, les Tourmentes, les ouvriers progressistes Force-Rage ainsi que les Sépulcres capables de communiquer avec les morts (et la mort est omniprésente dans cet univers). Dans cet endroit fantastique où cimetières, zombies, cavaliers sans tête et corbeaux sont plus nombreux que les vivants, Tristabelle, Merryvère et Dolorine Carmine habitent, impasse Scolopendre, une bicoque désolée que les huissiers viennent régulièrement visiter. Lady Carmine est partie on ne sait où, laissant 3 filles qui ne se ressemblent guère : Tristabelle l'aînée est un monstre d'égocentrisme, Dolorine la cadette communique avec les fantômes et avec son affreuse peluche Monsieur Nyx ; Merry, l'héroïne de ce tome, est une monte-en-l'air, une cambrioleuse de talent qui passe par les toits de la ville pour voler ce qu'il lui faut et faire vivre sa famille.
Au cours d'une de ses expéditions, la soirée tourne mal et se solde par la mort d'Oswald Sépulcre, le doyen de cette maison : un mystérieux coffret et une non moins énigmatique petite cuillère apparaissent alors dans la vie des soeurs Carmines et vont bouleverser leur quotidien déjà compliqué... Complot royal, empoisonnement, vengeance, lutte des classes, créatures improbables, courses-poursuites, duels et grande bataille : pas un seul temps mort (hum, mauvais jeu de mots ;-p) dans ce récit endiablé !
J'ai adoré l'atmosphère, le monde et même le langage créés par Ariel Holtzl. Tout n'est pas donné d'emblée au lecteur, qui doit parfois réagencer certains passages pour trouver la clé de l'histoire et j'ai aimé le fait qu'on nous mette au boulot ! :-) L'auteur semble aussi prendre plaisir à jouer avec les mots, avec les sonorités, avec tout ce qui fait la texture et les possibilités de la langue : un régal (qui fait bien vite oublier la dizaine de petites coquilles, souvent des mots manquants, qui sont passées à la trappe de la relecture). Entre la narration à la 3e personne et les extraits du journal de Dolorine, on en prend plein les pages !
268 pages
PS : Peut-être Ness donnera-t-elle son ressenti à elle à travers les commentaires. ^_^
(Ariel Holtzl, un auteur prometteur et fort sympathique !)